Alors que la situation sécuritaire se dégrade dangereusement dans le Nord malien, Bamako persiste à ignorer les appels à la reprise du dialogue de la classe politique malienne et de nombreux groupes rebelles signataires de l’Accord d’Alger.
Le CSP-PSD, qui regroupe les différentes organisations du mouvement de l’Azawad, décide d’adopter toutes les mesures de légitime défense contre les forces maliennes qu’il accuse d’avoir pris d’assaut des positions de la mission de l’ONU.
Militant politique actif au sein des mouvements de l’Azawad au nord du Mali et ancien candidat aux législatives à Tessalit, Bay Ag Mahmoud trouve «insensé» l’appel au dialogue lancé mardi par la junte militaire, au moment où ses forces «bombardent» des positions de la CMA (Coordination des mouvements de l’Azawad). Dans l’entretien qu’il nous a accordé, il décrit comme inquiétante la situation qui prévaut dans le Nord malien, marquée par «d’intenses activités» terroristes et «des opérations d’hostilité» de l’armée malienne contre les positions de la CMA, tout en laissant les portes ouvertes à l’espoir d’un retour à la paix à travers l’application de l’Accord d’Alger.
Une telle initiative peut éviter à la région le pire des scénarios qui la guette en raison de sa proximité avec de nombreux pays en crise.
Le makhzen lance, à travers ses relais médiatiques, une nouvelle campagne propagandiste contre l’Algérie. De nombreux sites marocains diffusent, depuis quelques jours, de fausses informations sur une soi-disant rébellion touareg au Sud algérien, menée par le Mouvement national pour la libération de l’Azawad (MNLA).
La crise politique et sécuritaire au Mali va en s’aggravant. Huit ans après l’accord d’Alger, signé par les représentants du gouvernement malien et ceux des mouvements de l’Azawad (Nord malien) en 2015, les voies de l’entente s’éloignent de plus en plus.