Plusieurs centaines de citoyens ont participé, hier à Sétif, à la marche de la fidélité aux martyrs tombés le 8 Mai 1945, au cours d’un des plus grands crimes de l’histoire contemporaine. Les marcheurs, avec à leur tête le ministre des Moudjahidine et des Ayants droit, Laïd Rebiga, ont insisté sur la préservation de la mémoire collective et sa consolidation dans l’esprit des générations.
La marche populaire s’est ébranlée, comme il y a 78 ans, de la mosquée de la gare, l'actuelle mosquée Abou Dhar Al Ghafari. Une foule compacte y a pris part aux côtés, notamment, de M. Rebiga, du président de l’Observatoire national de la société civile, Noureddine Benbraham, du commandant des Scouts musulmans algériens (SMA), Abderrahmane Hamzaoui, et des secrétaires généraux des Organisations nationales des moudjahidine, des enfants de moudjahidine et de chouhada.
Les participants à la marche, à laquelle ont également participé, entre autres, les représentants de la Gendarmerie et de la Sûreté nationales, de la Protection civile et des Douanes, ont emprunté le même itinéraire que celui du mardi 8 mai 1945, sous les sons de la fanfare, en présence de jeunes scouts portant bouquets de fleurs et emblèmes nationaux, et scandant des chants patriotiques. Une image symbolisant la gratitude et la loyauté envers les martyrs des massacres à Sétif, mais aussi à Guelma, Kherrata et d’autres régions du pays.
Arrivée devant la stèle érigée à la mémoire de Saâl Bouzid, première victime de ces massacres, la procession, qui avait progressé à un rythme régulier, a marqué une halte pour déposer une gerbe de fleurs devant la stèle avant de se recueillir à la mémoire de tous ceux qui sont morts ce jour-là, et les semaines qui ont suivi, sous les armes françaises. La marche s’est également arrêtée près de la place de l’Indépendance, où trône la célèbre fontaine de Aïn Fouara, où des dizaines d’élèves des établissements scolaires ont interprété, en chœur, des chants patriotiques avec une remarquable maîtrise.
Le ministre des Moudjahidine et des Ayants droit s’était auparavant rendu au cimetière Sidi Saïd, au centre de la ville, un lieu emblématique où reposent les corps de nombreuses victimes des massacres, où il a déposé une gerbe de fleurs et lu la Fatiha du Coran. M. Rebiga a également visité une exposition organisée près du cimetière, comprenant des dessins d’enfants dédiés à cette journée. Sur place, le ministre a de nouveau souligné «l’importance de consolider la mémoire de ces massacres dans l’esprit des jeunes générations à travers la peinture et les travaux artistiques».
Les célébrations commémorant le 8 Mai 1945 se poursuivront en présence du ministre avec la pose de la première pierre d’un lycée et l’inauguration d’un hôtel dans le quartier d’El Gasria (ouest de Sétif). Un séminaire national devait également être organisé à l’université Sétif 2 sous l’intitulé «Les massacres du 8 Mai 1945 en Algérie, la répression et le génocide».