La généralisation des stations de dessalement de l’eau de mer, le long du littoral, a été recommandée par le président Abdelmadjid Tebboune lors de la réunion, dimanche, du Conseil des ministres.
«Le président de la République a ordonné la généralisation des stations de dessalement de l’eau de mer comme plan stratégique, d’autant que la technologie de maîtrise des stations de dessalement est devenue purement algérienne», indique un communiqué rendu public par la présidence de la République à l’issue du Conseil des ministres qui s’est tenu dimanche.
Les orientations du président de la République entrent dans le cadre du suivi et du renforcement du programme de développement d’urgence prévoyant la réalisation de plusieurs stations de dessalement à travers les wilayas côtières, dont Oran, Béjaïa, El Tarf, Tipasa et Boumerdès, avec une capacité de production de 300 000 m3/jour pour chaque station.
La démarche a été enclenchée lors du Conseil des ministres tenu le 25 juillet 2021, portant généralisation du dessalement de l’eau de mer à toute la région nord du pays.
Le Président a en outre souligné dimanche «la nécessité d’assurer la distribution continue et rationnelle de l’eau face à la fluctuation pluviométrique aux niveaux national et international» et de «revoir les plans de gestion de la distribution d’eau de manière à assurer une distribution équitable de l’eau potable entre les quartiers et selon un calendrier raisonnable». Le chef de l’Etat a également enjoint d’utiliser les dernières technologies pour réguler la consommation d’eau en vue de préserver cette ressource vitale, selon un compte rendu de l’APS.
L’objectif du gouvernement est de renforcer la sécurité hydrique du pays, en augmentant le quota de l’eau dessalée à 60% du taux global d’alimentation en eau potable à l’horizon 2030. Selon les derniers chiffres communiqués par le secteur de l’hydraulique «le taux des eaux dessalées par rapport aux besoins en eau potable est actuellement estimé à environ 18%, et passera en 2024 à 42% avec la mise en service des cinq stations de dessalement de l’eau de mer, en cours de réalisation». «D’ici 2030, et avec la mise en service de six autres stations de dessalement dont les travaux de réalisation seront lancés en 2025, le taux d’eau potable issu du dessalement atteindra 60% des besoins nationaux», a indiqué la même source.
Un décret exécutif portant «création, organisation et fonctionnement de l’Agence nationale de dessalement de l’eau (ANDE)», a été récemment publié au Journal officiel (JO) n°16.
Selon ce décret n°23-103 signé le 7 mars 2023, cette agence est «un instrument de mise en œuvre de la politique nationale en matière de dessalement de l’eau» et «son action vise le renforcement des capacités nationales de production d’eau en vue d’assurer la sécurité hydrique».
Dans ce cadre, l’agence a pour mission de réaliser, d’exploiter et d’assurer la maintenance des stations de dessalement de l’eau et des infrastructures et équipements y afférents, en menant toutes les actions et opérations concourant à cet effet. Elle est chargée également de mener toutes les études et analyses se rapportant au dessalement de l’eau, de mettre l’eau produite au niveau des stations de dessalement à la disposition des organismes chargés de la distribution de l’eau et de contribuer à l’élaboration de la stratégie nationale en matière de dessalement de l’eau.
L’agence œuvre en outre à la promotion du recours à la production nationale et à l’outil de conception et de production nationale, dans le cadre de la réalisation, l’exploitation et la maintenance des stations de dessalement et des infrastructures et équipements y afférents, la création et le déploiement d’une activité de recherche/développement et d’assurer l’exploitation et le dépôt de tout brevet se rapportant à son objet.
Lors du Conseil des ministres tenu dimanche, le président de la République a par ailleurs remercié les ministres de l’Enseignement supérieur et de la Formation professionnelle pour la formation des ingénieurs et des techniciens dans le domaine du dessalement de l’eau afin de renforcer les capacités humaines de contrôle dans nos stations, ajoute la même source.