Poursuivi pour «abus de fonction», « dilpidation de deniers publics» et «octroi d’indus avantages», l’ancien Premier ministre Noureddine Bedoui devra être jugé, le 7 juin prochain, pour sa gestion de la wilaya de Constantine (2010-2013).
Le pôle financier et économique de Sidi M’hamed à Alger a décidé d’un dernier renvoi de ce procès dans lequel comparaîtront également deux autres walis qui l’ont précédé, Abdelmalek Boudiaf (2008-2010) et Mohamed Tahar Sekrane (1999-2008) ainsi qu’une quarantaine d’autres prévenus, entre cadres de l’administration locale, responsables de bureaux d’études privés et publics ainsi que des sociétés. Les faits concernent les marchés de réalisation et l’équipement de l’aérogare de Constantine, dont les études ont été lancées en 2003 à l’époque du wali Tahar Sekrane (poursuivi en liberté) et ne se sont achevées qu’en 2013, après de nombreux travaux complémentaires et supplémentaires non prévus initialement.
Ce qui a induit des réévaluations financières, du marché arrêté au début de l’opération à 441 millions de dinars. Cette somme est passée à 889 millions de dinars, en 2005, à 1,64 milliard de dinars, en 2009, et à 2,264 milliards de dinars durant 2011. Cette tendance haussière s’est poursuivie. En 2012, elle a atteint 2,95 milliards de dinars et dépassé (avec l’équipement) les 3 milliards de dinars (3,155 milliards de dinars), en 2015.
Cela donne une réévaluation totale de l’enveloppe budgétaire 600% par rapport à celle arrêtée en 2005, précise l’enquête judiciaire. Pour le magistrat instructeur, il y a eu «violation de la loi sur les marchés publics», par les trois walis qui se sont succédé de 2003 jusqu’à 2013, à savoir Tahar Sekrane, Abdelmalek Boudiaf et Noureddine Bedoui. De ce fait, les trois ont été inculpés pour «abus de fonction», «dilapidation de deniers publics» et «octroi d’indus avantages à autrui». Il est à rappeler que Bedoui et Boudiaf comparaissent dans ce dossier, après avoir été déjà condamnés par la même juridiction dans d’autres affaires.
En début du mois de décembre 2022, M. Bedoui avait été déféré devant le même pôle avec deux anciens Premiers ministres, Ahmed Ouyahia et Abdelmalek Sellal, (en détention) ainsi qu’une dizaines d’anciens ministres, pour avoir accordé, en tant que wali de Constantine, « d’indus avantages » à la société KouGC, appartenant aux frères Kouninef, puis condamné (en tant que wali). Il a écopé d’une peine de 10 ans de prison ferme assortie d’un mandat de dépôt à l’audience.
Verdict confirmé en appel par la Cour d’Alger, moins de deux mois après. De son côté, Abdelmalek Boudiaf a été jugé et condamné (avec ses enfants et son épouse), par le même pôle, à une peine de 7 ans de prison ferme assortie d’une amende de 4 millions de dinars et la confiscation de tous ses biens mobiliers et immobiliers pour «blanchiment d’argent», «trafic d’influence», et «perception d’indus avantages».