Selon le ministère palestinien de la Santé, le bilan des attaques de l’armée d’occupation contre Ghaza depuis le 7 octobre dernier s’est alourdi à 25 105 martyrs et 62 681 blessés.
L’occupant israélien ne cesse d’étaler sa barbarie dans les territoires palestiniens. En plus des massacres à grandes échelles des civils palestiniens et la destruction massives à Ghaza, le régime d’apartheid en Israël fait aussi subir des conditions inhumaines aux prisonniers, dont le nombre a presque doublé depuis le 7 octobre dernier. En effet, selon le Club des prisonniers palestiniens, près de 9000 détenus (8800 plus exactement, alors qu’ils étaient 5250 il y a trois mois) sont en danger de mort dans les geôles de l’occupation.
Les personnes incarcérées subissent, indique la même source, un traitement dégradant : famine, grave manque d’hygiène, exiguïté des cellules et torture. Elles sont de ce fait exposées à des maladies graves et à des épidémies. «Les mesures abusives que l’administration pénitentiaire de l’occupation continue d’imposer aux prisonniers palestiniens depuis le 7 octobre dernier se sont accentuées. La torture systématique entraîne aussi de graves blessures aux prisonniers, dont la santé s’est détériorée», dénonce le Club dans un communiqué, rendu public hier, en citant des témoignages de plusieurs détenus palestiniens.
Le document affirme que, sur décision du gouvernement de l’occupation, les prisonniers sont placés dans des cellules surpeuplées avec un accès très limité à l’eau. «La plupart des cellules contiennent plus de 10 détenus, soit au moins quatre prisonniers supplémentaires par cellule. Depuis, ils sont privés de mouvements, d’eau et de douches», déplore la même source, précisant que cette maltraitance est aggravée par la famine imposée à ces milliers de détenus.
Outre le manque de vêtements, l’administration pénitentiaire israélienne oblige les Palestiniens emprisonnés à «laver leurs vêtements et à les porter mouillés, en cette période de froid hivernal». Le rapport du Club des prisonniers palestiniens est confirmé par l’ONU qui s’est inquiétée, vendredi dernier, du mauvais traitement infligé par l’armée israélienne à des Palestiniens «soupçonnés de terrorisme».
Une autre violation du droit international
Selon le Haut-Commissariat des droits de l’homme de l’ONU, des personnes arrêtées depuis le 7 octobre dernier «ont été relâchées sans leurs vêtements, après avoir eu les yeux bandés pendant plusieurs jours». «Des milliers d’hommes ont été arrêtés par les forces israéliennes dans la Bande de Ghaza, depuis le début de la guerre contre le Hamas, et sont souvent soumis à de mauvais traitements qui pourraient s’apparenter à de la torture», condamne l’instance onusienne. Et d’ajouter : «Certains des prisonniers ont affirmé avoir eu les yeux bandés, avoir été battus et finalement libérés avec uniquement des couches.»
Le responsable du Haut-Commissariat de l’ONU en Palestine, Ajith Sunghay, indique également «que ces hommes étaient détenus dans des conditions globalement horribles par les forces de sécurité israéliennes dans des lieux inconnus durant des périodes allant de 30 à 55 jours».
«Ils ont décrit avoir été battus, humiliés, soumis à de mauvais traitements et à ce qui pourrait s’apparenter à de la torture. Ils ont déclaré avoir eu les yeux bandés pendant de longues périodes, certains pendant plusieurs jours consécutifs», déclare-t-il. Ces témoignages constituent aussi une autre preuve de violation du droit international par l’occupant israélien. Elle s’ajoute au génocide qui se poursuit sur le terrain depuis plus de 100 jours.
Faisant la sourde oreille à tous les appels à un cessez-le-feu, l’armée de l’occupation intensifie ses bombardements dans la Bande de Ghaza, faisant au moins 5 morts dans la journée d’hier. Selon l’agence palestinienne Wafa, plusieurs obus ont été lancés sur l’est de la ville de Jabalia.
«L’armée de l’occupation a tiré plusieurs obus à l’est de Jabalia, faisant cinq martyrs et des dizaines de blessés, et a empêché les services de secours et les ambulances d’atteindre les zones ciblées», rapporte la même source. Les avions de combat de l’occupation, ajoute-t-on, ont également lancé une série de raids sur la région d’Al Qarara au nord-est de Khan Younès, au sud de la Bande de Ghaza. Ces raids intensifs allongent la liste des victimes de cette agression.
Plus de 25 000 morts
Selon le ministère palestinien de la Santé, le bilan s’est alourdi à 25 105 martyrs et 62 681 blessés, depuis le 7 octobre dernier. «Au 107e jour de la guerre, l’occupation a perpétré 15 massacres, contre des familles dans la Bande de Ghaza, faisant 178 martyrs et 293 blessés, au cours des dernières 24 heures. Il y a encore un certain nombre de victimes sous les décombres et sur les routes. Les ambulances et les équipes de la Protection civile ne peuvent pas les atteindre», décrit la même source.
Et décidément, l’Etat hébreu veut poursuivre encore sa politique d’extermination des Palestiniens. Le Premier ministre israélien, Benyamin Netanyahu, tient même tête à ses alliés américains et européens ainsi qu’à l’ONU qui appellent à la création de l’Etat palestinien indépendant. Samedi dernier, et en réponse au président américain, Joe Biden, il a affirmé «qu’Israël doit s’assurer que Ghaza ne constituera plus une menace, ce qui contredit la demande de souveraineté palestinienne».
La mosquée Al Aqsa ciblée par 258 raids sionistes en 2023
Le ministère des Affaires religieuses palestinien a déclaré hier qu’au cours de l’année 2023, la mosquée Al Aqsa a été prise d’assaut à 258 reprises par les forces sionistes et les colons. Le rapport annuel du ministère précise que «l’occupation a pris d’assaut la mosquée Al Aqsa 258 fois, empêché l’appel à la prière 704 fois dans la mosquée Ibrahimi et a attaqué 388 mosquées dans la Bande de Ghaza en 2023».
Selon le rapport, l’année 2023 a été marquée par une augmentation du nombre de mosquées qui ont fait l’objet de violations en raison de l’agression sioniste contre Ghaza, affirmant que «388 mosquées ont été détruites». Il est indiqué dans le rapport que parmi les mosquées ciblées à Ghaza, «145 ont été complètement démolies, tandis que 243 mosquées ont été partiellement détruites».
Dans son rapport, le ministère indique qu’un certain nombre de mosquées en Cisjordanie ont été également «attaquées et vandalisées par les colons et l’armée d’occupation», notamment à El Khalil, Jénine et Tulkarem. La même source souligne, en outre, que «les autorités d’occupation ont transformé la mosquée Al Aqsa et ses environs en caserne militaire».