Pluviométrie durant le mois de février : Apports appréciables pour les barrages et les nappes phréatiques

02/03/2024 mis à jour: 08:35
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L’ANBT a annoncé que le barrage Beni Haroun (Mila) avec une capacité de 960 millions de mètres cubes, est rempli à 100% - Photo : D. R.

Selon l’hydrologue Malek Abdesselam, les précipitations sont certes d’un apport important, mais elles n’impliquent pas  une réduction significative des déficits. La bonne nouvelle est que les cumuls hydrologiques enregistrés  jusqu’à aujourd’hui sont relativement excédentaires à Bouira, Médéa et Constantine.

Pratiquement inespérées, les précipitations de la fin de semaine dernière ont atteint des taux qui placent l’année pluviométrique en cours  dans des dispositions beaucoup moins ingrates que redouté. Selon une compilation établie par l’hydrologue Malek Abdesselam, maître de conférences à l’Université de Tizi Ouzou, et qu’il a eu l’obligeance de mettre à notre disposition,  des seuils exceptionnels ont été enregistrés dans certaines wilayas du Centre et Centre-Est, du 27 au 29 février dernier.

Avec un total de 126 mm, la wilaya de Jijel s’avère être la plus arrosée, suivie par la wilaya de Tizi Ouzou avec un total de 113 mm durant les trois journées.

La wilaya de Béjaïa, située sur le même couloir côtier que la wilaya de Jijel a eu également des apports appréciables avec 106 mm, alors que vers l’intérieur du pays, les plaines de la  wilaya de Bouira ont pu recevoir 103 mm. Nombreux oueds dans les trois wilayas ont renoué avec les crues, occasionnant des dégâts au réseau routier, dont des routes nationales, notamment dans la wilaya de Béjaïa.

Des crues que le docteur Abdesselam explique par le fait que les sols étaient déjà saturés d’eau grâce aux apports pluviométriques précédents, ceux du 17 au 18 février et ceux du 23 au 24 du même mois.

Plus à l’est, la wilaya de Constantine, une des grandes wilayas les plus affectée par le recul des précipitations ces dernières années, a été la plus gâtée par l’épisode pluviométrique avec un cumul de 90 mm. L’ouest du pays demeure le moins arrosé, et le dernier épisode de pluie n’a pas dérogé à la tendance. 27 mm ont été enregistrés à Sidi Bel Abbès, 10 mm à Tiaret et seulement  7 à Oran et Mascara.

Quel impact sur les réserves hydriques ?

Ces tendances ne se confirment  pas forcément à l’analyse du total cumulé durant tout le mois de février. Médéa, la capitale du Titteri, a été la plus arrosée avec ses 204 mm. La wilaya de Bouira, région agricole par excellence, a reçu le deuxième taux le plus important durant le mois, avec un cumul de 190 mm, suivie de la wilaya de Souk Ahras (188 mm), Tizi Ouzou (185 mm), Jijel (170 mm) et Béjaïa (134 mm).

Ces taux se fient bien entendu aux quantités enregistrées par les stations dédiées aux mesures pluviométriques selon leurs emplacements.La station locale de la commune de Miliana (wilaya de Aïn Defla) a ainsi enregistré 156 mm durant le mois de février.

Ce cumul n’est cependant  pas forcément représentatif de la situation dans toute la wilaya, en raison du caractère très localisé parfois des précipitations ; la station de Dar El Beida a pour sa part enregistré 153 mm de cumul mensuel, alors que celle d’Alger s’est arrêtée à 128mm.

Selon le docteur Malek Abdesselam, les précipitations sont, certes, d’un apport important, mais elles n’impliquent pas  une réduction significative des déficits.

Même si l’on a assisté à un mois de février assez généreux en précipitations (65 mm seulement l’année dernière contre 185 mm cette année à Tizi Ouzou), le total hydrologique de septembre à février, et compte tenu des moyennes pluriannuelles, reste déficitaire : à -25% à l’est du pays et dans l’Algérois, à -10% dans la région de Tizi Ouzou, et à -60% à l’ouest du pays.

La bonne nouvelle tout de même  est que les cumuls hydrologiques jusqu’à aujourd’hui sont excédentaires à Bouira, Médéa et Constantine. Il est attendu également que les écoulements vers les barrages relèvent le niveau des réserves, notamment dans le centre du pays, où la moyenne de remplissage avant la saison pluvieuse avait atteint le seuil critique de 10%.

L’hydrologue Malek Abdesselam, se basant sur des constatations sur le barrage de Taksebt, parie sur des apports variant entre 30 et 40 millions de mètres cubes. Les nappes devraient également recevoir des apports importants grâce aux crues, même si celles-ci sont très localisées et limitées dans le temps.

 

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