Pétrole : L’Opep avertit

23/05/2023 mis à jour: 20:56
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Photo : D. R.

Le sous-investissement dans le secteur pétrolier et gazier pourrait entraîner une volatilité du marché à long terme et mettre en péril la croissance mondiale, a notamment déclaré Haitham Al Ghais, secrétaire général de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep).

«L'OPEP a été très claire en soulignant les conséquences réelles et dangereuses du sous-investissement dans l'industrie pétrolière. Cela met en danger la sécurité énergétique et compromet le développement durable», a notamment souligné Al Ghais qui s'exprimait lors de la 30e conférence annuelle sur le pétrole et le gaz au Moyen-Orient (MPGC), qui s'est ouverte hier à Dubaï aux Emirats arabes unis.

Le secrétaire général de l'OPEP a souligné la nécessité que la sécurité énergétique et la décarbonisation aillent de pair, ce qui nécessite des investissements importants dans toutes les formes d'énergie. Il a reconnu les défis auxquels l'industrie pétrolière et gazière était confrontée et a affirmé que l'industrie avait été proactive pour assurer la sécurité mondiale et réduire les émissions.

Selon les estimations de l'OPEP, le monde a besoin de 12,1 billions de dollars d'investissements pour répondre à la demande croissante de pétrole à long terme. «La réalité est que le pétrole et le gaz continueront de faire partie intégrante du mix énergétique dans un avenir prévisible», a ajouté le responsable de l'OPEP, cité par Gulf news.

Selon ses perspectives mondiales, le pétrole devrait conserver la plus grande part du mix énergétique tout au long de la période de projection, représentant près de 30% en 2045. Avec une croissance de la demande mondiale de pétrole d'environ 8 millions de barils par jour (bpj).  «Le monde pourrait être confronté à un problème d'approvisionnement alors que les sanctions occidentales ciblent la croissance de la production de pétrole russe», a souligné, selon Reuters, Fereidun Fesharaki, président de FGE Consultancy.

«La Russie peut maintenir sa production à environ 10 à 11 millions de bpj, mais il est peu probable que 2 millions de bpj de croissance future se poursuivent avec les sanctions en place», a ajouté le même expert.

Le président de l'Indian Oil Corporation – premier raffineur du pays en termes de capacité – Shrikant Madhav Vaidya, a abondé dans le même sens en estimant que le sous-investissement dans le secteur de l'exploration et de la production  est une source d'inquiétude, en particulier pour des pays comme l'Inde, qui dépendent du pétrole importé.

Il a déclaré : «On estime qu'environ 640 millions de dollars d'investissements sont nécessaires d'une année sur l'autre jusqu'en 2030, si nous devons maintenir les approvisionnements actuels pour répondre à la demande croissante que nous avons prévue.»

Le responsable indien a déclaré que la demande énergétique de l'Inde passera à 9,6 millions (bpj) par jour d'ici 2024. «Nous allons voir une augmentation de la demande de consommation de pétrole et de gaz dans le pays, ce qui signifie que la capacité de raffinage doit augmenter», a-t-il ajouté.

Le MPGC 2023 est organisé aux Emirates National Oil Company (ENOC) par S&P Global Commodity Insights sous le thème «Repenser, redéfinir la stratégie et redémarrer : les marchés énergétiques du Moyen-Orient en transition.»

L'OPEP et ses alliés ont convenu de réduire la production fin 2022 pour soutenir le marché alors que les perspectives économiques se détérioraient, faisant chuter les prix.

Puis une décision surprise  est intervenue en avril 2023,  de la part de neuf membres de l’alliance  dont  l’Algérie,  pour de nouvelles réductions volontaires de la production de pétrole d'environ 1,2 million de barils par jour à partir du mois de mai en cours. Les membres de l'OPEP+ doivent se réunir à Vienne le 4 juin pour décider de leur prochaine ligne de conduite.

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