Les prix du pétrole ont légèrement augmenté, hier, mais restent sur la voie d’une baisse hebdomadaire, suite aux déclarations du nouveau Président américain ciblant notamment la stratégie de l’Opep. Donald Trump qui a présenté, jeudi 23 janvier, lors de son discours au Forum économique mondial de Davos, en Suisse, un plan d’action global pour stimuler la production américaine a exigé de l’Opep une baisse des prix du brut.
Dans le sillage immédiat de la sortie médiatique du président américain, les prix de l’or noir ont chuté de 1%. L’incertitude quant à l’impact des tarifs douaniers et des politiques énergétiques proposés par Trump sur la croissance économique mondiale et la demande énergétique a également pesé sur les prix. Les contrats à terme sur le Brent ont baissé de 71 cents, soit 0,9%, à 78,29 dollars le baril.
Le brut américain West Texas Intermediate (WTI) a reculé de 82 cents, soit 1,09%, à 74,62 dollars. Hier en milieu de cotation, les contrats à terme sur le pétrole brut Brent sont repartis de nouveau à la hausse, mais le Brent totalisait déjà une baisse de près de 3% , sur la semaine et le WTI près de 4%.
«Je ne m’attends pas vraiment à ce que l’Opep change de politique, à moins que les fondamentaux ne changent», a déclaré Giovanni Staunovo, analyste des matières premières chez UBS. «Les marchés resteront relativement calmes jusqu’à ce que nous obtenions plus de clarté sur la politique de sanctions et sur ce qu’il fera avec les tarifs douaniers.»
Alors que les catalyseurs haussiers tels qu’une baisse significative des stocks de brut américains fournissent des fluctuations positives temporaires, un marché mondial excédentaire et des projections d’une demande chinoise en difficulté continuent de peser sur les contrats à terme sur le brut notent plus globalement, des analytes.
Baisse des stocks
Dans ce contexte pétrolier perturbé par les nouvelles prises de positions politiques américaines, le patron de la compagnie saoudienne Aramco, a déclaré qu’il considérait le marché pétrolier comme sain et s’attendait à une demande supplémentaire de 1,3 million de barils par jour cette année.
Répondant à une question de Reuters, en marge du Forum économique mondial de Davos, sur l’impact des décisions énergétiques du président américain Donald Trump, qui pourrait accroître la production américaine d’hydrocarbures, Amin H. Nasser a déclaré : «Nous pensons toujours que le marché est sain... l’année dernière, nous avons produit en moyenne environ 104,6 millions de barils (par jour), cette année, nous prévoyons une demande supplémentaire d’environ 1,3 million de barils... il y a donc une croissance sur le marché.»
Interrogé sur les sanctions américaines contre les pétroliers russes, il a déclaré que la situation en était encore à un stade précoce. «Si l’on considère les barils concernés, on parle de plus de 2 millions de barils», a-t-il déclaré. «Nous allons attendre de voir comment cela se traduira par un resserrement du marché.»
L’Arabie Saoudite qui pompe environ aux trois quarts de sa capacité de production, dans le cadre des accords avec l’Opep+ pour soutenir le marché cherche, selon le même responsable «à équilibrer le marché. Ils en tiennent compte lorsqu’ils nous donnent l’objectif de la quantité que nous devrions mettre sur le marché», a-t-il déclaré.
De son côté, l’Opep a prédit, dans son dernier rapport mensuel, que la demande mondiale de pétrole en 2026 augmenterait à un rythme similaire à celui de cette année, tout en réduisant son chiffre pour 2024 pour la sixième fois, suite à la faiblesse économique de la Chine, le plus grand importateur mondial de pétrole.
Les prévisions pour 2026 sont conformes à l’opinion de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP) selon laquelle la consommation de pétrole va augmenter au cours des deux prochaines décennies, contrairement à l’Agence internationale de l’énergie (AIE) occidentale qui prédit qu’elle atteindra son pic au cours de cette décennie, le monde cherchant à se tourner vers une énergie plus propre.