Alors que l’armée russe poursuit son offensive sur l’Ukraine, les délégations des deux pays sont attendues aujourd’hui au Bélarus pour discuter d’une possibilité de cessez-le-feu.
Une délégation ukrainienne est attendue pour des pourparlers russo-ukrainiens au Bélarus aujourd’hui. C’est ce qu’a indiqué hier le négociateur russe, Vladimir Medinski, rapporte l’AFP en précisant qu’un cessez-le-feu serait au menu de ces nouvelles discussions entre Moscou et Kiev. «La délégation ukrainienne est déjà partie de Kiev. Nous attendons à ce qu’elle soit ici» aujourd’hui, a indiqué V. Medinski, assurant que les deux parties ont choisi «ensemble» pour les négociations un site au Bélarus situé «non loin de la frontière avec la Pologne».
Un peu plus tard, Kiev a confirmé l’information. «La délégation ukrainienne se dirige vers le lieu des négociations» au Bélarus, a indiqué le service de presse de la Présidence ukrainienne. Un premier round de pourparlers a eu lieu lundi à la frontière ukraino-bélarusse, dans la région de Gomel. Les négociateurs des deux parties se sont ensuite retirés pour «consultations» dans leur capitale respective, tout en envisageant un deuxième round.
Ces premiers pourparlers ont eu lieu «sur fond de bombardements et de tirs visant notre territoire (...). La synchronisation des tirs avec le processus de négociations était évidente», a déclaré mardi le président ukrainien, Volodymyr Zelensky. «Je pense que la Russie essaie de cette manière simple de faire pression» sur Kiev, a-t-il estimé.
Selon lui, l’Ukraine «n’a pas eu de résultat qu’elle aimerait avoir» à l’issue du premier round de discussion, mais a évoqué ses «contre-propositions» à la Russie «pour mettre fin à la guerre». Sur le plan militaire, au septième jour de l’offensive russe sur l’Ukraine, l’armée russe a affirmé hier avoir pris le «contrôle total» de la ville portuaire ukrainienne de Kherson (sud), près de la péninsule de Crimée.
Poursuite des opérations
Peu auparavant, son maire, Igor Kolykhaïev, avait néanmoins assuré que la cité demeure sous contrôle ukrainien, même si les Russes étaient au port et à la gare. Entre-temps, des troupes aéroportées russes ont débarqué dans la ville de Kharkiv, située à 50 km de la frontière russe, deuxième ville du pays, a annoncé l’armée ukrainienne.
L’armée russe, qui s’est déjà emparée du port de Berdiansk, attaque actuellement celui de Marioupol, également sur la mer d’Azov. Le contrôle de ce port est important pour les troupes russes, afin d’assurer une continuité territoriale entre ses forces venues de Crimée et celles arrivant des territoires séparatistes du Donbass (Lougansk et Donesk). Par ailleurs, l’économie mondiale commence à ressentir les effets du conflit : les prix des hydrocarbures et de l’aluminium, dont la Russie est une grosse exportatrice, ont flambé, avec des cours du pétrole au plus haut depuis près d’une décennie.
De son côté, le président de la Banque centrale américaine, Jerome Powell, a déclaré que les «conséquences» de la guerre en Ukraine pour l’économie américaine sont «très incertaines» mais cela n’empêchera pas ladite institution de relever ses taux d’intérêt dans deux semaines, a-t-il affirmé. «Le conflit provoque d’énormes difficultés au peuple ukrainien», a souligné le patron de la Réserve fédérale (Fed) lors d’une audition devant la Chambre des représentants.
Et «les effets à court terme sur l’économie américaine de l’invasion de l’Ukraine, la guerre en cours, les sanctions et des événements à venir, restent très incertains», poursuit-il. «Nous suivrons de près la situation», a-t-il également déclaré, relevant que les dirigeants de la Fed devront faire preuve d’une «grande souplesse» en fonction des données économiques et de l’évolution des perspectives de la première économie mondiale.
«Prendre des décisions de politique monétaire appropriées» dans un contexte de guerre en Ukraine, de sanctions économiques draconiennes imposées, entre autres, par les Etats-Unis à la Russie et d’événements potentiellement imprévisibles «exige une reconnaissance que l’économie évolue de façon inattendue», a-t-il également observé.
Cependant, le conflit complique la tâche de la puissante institution financière américaine puisque cette offensive est intervenue au moment où les prix, en particulier de l’énergie, sont déjà très élevés dans le monde, du fait de l’insuffisance de l’offre et d’une forte reprise de la demande internationale liée à la levée des restrictions contre la pandémie de Covid-19 dans de nombreux pays.