Les autorités ukrainiennes ont décrété, hier, un couvre-feu dans la capitale Kiev, allant de 17h jusqu’à 8h. Par ailleurs, un communiqué de l’armée russe a indiqué que des instructions avaient été données pour «élargir l’offensive sur l’Ukraine».
«Aujourd’hui, toutes les unités ont reçu l’ordre d’élargir l’offensive dans toutes les directions, en conformité avec le plan de l’offensive», a déclaré le ministère russe de la Défense, qui a ajouté que l’Ukraine a rejeté les négociations.
Une déclaration faite un jour après que Vladimir Poutine, le président russe, ait demandé à l’armée ukrainienne de destituer le président ukrainien, Volodymyr Zelensky. Depuis 24 heures, les combats ont atteint la capitale ukrainienne.
Selon des médias américains, citant des propos de responsables militaires, les forces russes seraient à une trentaine de kilomètres de Kiev. La veille, le président ukrainien, qui s’est montré dans des rues de la capitale, comme pour démentir les informations faisant état de sa fuite, a lancé un autre appel à la mobilisation. Tout en affirmant qu’il avait «cassé le plan» russe, il a appelé à défendre la capitale Kiev. Cette dernière est-elle près de chuter ? Les informations sont jusque-là contradictoires.
L’offensive russe contre l’Ukraine, étant à son troisième jour, est partie, selon toute vraisemblance, pour durer. Les frappes ont fait, selon Volodymyr Zelensky, 198 victimes parmi les civils. Les autorités ukrainiennes ont également fait état d’attaques contre certaines infrastructures, comme une centrale électrique au nord-est de Kiev.
Des échanges de tirs, qui se seraient produits sur une avenue principale de la capitale ukrainienne, ont également été rapportés. L’armée russe, quant à elle, n’a pas communiqué au sujet d’une «offensive sur Kiev», faisant état de «tirs de missiles de croisière sur des infrastructures militaires».
Efforts diplomatiques
Sur le plan international, plusieurs pays occidentaux ont annoncé des sanctions. En plus de l’Angleterre, trois autres pays européens, en l’occurrence la Bulgarie, la Pologne et la République tchèque, ont fermé leur espace aérien aux avions russes. La Russie a bien entendu appliqué la réciprocité.
Pour leur part, les Etats-Unis ont annoncé, à travers leur chef de la diplomatie, Antony Blinken, l’octroi à Kiev d’une aide militaire d’un montant de 350 millions de dollars. Vendredi, le Conseil de sécurité de l’ONU, qui n’a pas réussi à faire adopter une résolution, s’est contenté de «déplorer» l’offensive militaire russe contre l’Ukraine, et ce, suite au veto russe, membre permanent. Entre-temps, sur le terrain, des tirs d’artillerie et de missiles sont sporadiquement entendus autour de Kiev, selon des médias internationaux. Une situation qui a poussé nombre d’Ukrainiens à fuir vers des pays voisins. La Pologne a indiqué, hier, que près de 100 000 Ukrainiens sont arrivés au pays depuis jeudi dernier. D’autres rejoignent les pays voisins, comme la Roumanie.
Dans tous les cas de figure, certains pays espèrent toujours une fin rapide de cette guerre. Le ministre turc des Affaires étrangères, Mevlut Cavusoglu, a réitéré «la disposition de la Turquie à accueillir des négociations qui pourraient avoir lieu entre la Fédération de la Russie et l’Ukraine».
Des efforts diplomatiques de la part de certains pays qui ne semblent pas donner de résultats jusque-là. Hier, la Présidence russe a accusé l’Ukraine d’avoir refusé les négociations. «Hier dans la journée (vendredi), s’attendant à des négociations, le président russe a ordonné l’arrêt de l’avancée de l’essentiel de forces de Moscou», a indiqué le porte-parole de la Présidence russe, Dmitri Peskov, avant d’ajouter : «Etant donné que la partie ukrainienne a refusé les négociations, l’avancée des forces russes a repris aujourd’hui.»
Les prochaines heures et jours seront décisifs, notamment pour la partie ukrainienne. Tous les regards seront braqués sur Kiev.