La baisse des prix ces derniers jours a concerné presque tous les légumes. Les agrumes sont cédés à des prix abordables, vu la production exceptionnelle de cette année. Reste que les viandes locales sont toujours inaccessibles.
Durant ce mois de Ramadhan, le Blidéen peut se passer des limonades et jus industriels au profit du jus naturel. Et pour cause, les prix des agrumes sont abordables. L’orange juteuse est cédée à 60 DA seulement, alors que pour les amateurs de la «cherbette» naturelle, l’occasion est propice pour la préparer à la maison vu que le citron, de bonne qualité, est vendu à 100 DA le kg seulement.
Et pourtant, il y a une année (Ramadhan 2023), son prix avait atteint les 400 DA/kg. «Pour une fois et depuis longtemps, je suis arrivé à me débarrasser de la cherbette vendue dans la rue. Prisée durant le Ramadhan pour son effet désaltérant et tonifiant, je me permets de la préparer chez moi naturellement, vu les prix abordables du citron», témoigne un quadragénaire.
Le président du Conseil interprofessionnel de la filière agrumes de la wilaya de Blida explique cette remarquable baisse par la production record des agrumes cette année dans la même wilaya, atteignant, selon lui, les cinq millions de quintaux.
La baisse concerne aussi les légumes
La courgette, qui a l’habitude d’atteindre des prix astronomiques chaque Ramadhan (jusqu’à 350 DA l’an dernier), est proposée à seulement de 15 à 20 DA au marché de gros de Bougara. Au souk de Blida, son prix affiché vendredi ne dépassait pas les 30 DA.
Au même souk, durant la même journée, pratiquement les prix affichés de presque tous les légumes ne dépassaient pas les 60 DA/kg (60 DA pour les carottes, 50 DA pour la betterave, 30 DA pour la courgette, 40 DA pour l’artichaut...).
Exception faite, la pomme de terre est cédée à 65 DA et la laitue à 120 DA. «Les prix ont baissé après les premiers jours du Ramadhan», déclare un commerçant.
Un autre, qui a l’habitude d’organiser un Iftar collectif au profit notamment des démunis en plein souk, reconnaît que le Ramadhan 2024 est le «plus clément» depuis une vingtaine d’années.
Bouchers véreux
Mais l’exception concerne notamment certains fruits, comme la banane et les fraises, cédées respectivement à 380 DA et à plus de 400 DA au marché de gros de Bougara, donc plus cher chez les détaillants. «On peut s’en passer. Ce ne sont pas des aliments nécessaires au mois du Ramadhan», estime une ménagère.
Les prix des viandes restent aussi inaccessibles, même si elles sont «indispensables» dans nos assiettes vu leurs valeurs nutritives et que la plupart des plats algériens ne peuvent s’en passer. Le poulet semble devenir un luxe pour les petites et moyennes bourses puisque son prix frôle les 500 DA/kg.
La viande rouge est quant à elle cédée à plus de 2800 DA/kg, donc réservée aux plus nantis. Et celle importée est cédée 1200 DA, mais pas souvent disponible malheureusement, et ce vu la forte demande sur ce produit.
Le problème de la cherté de la viande a poussé certains bouchers véreux à proposer de la viande d’âne à des prix défiant toute concurrence. Ayant pignon sur rue et profitant de la naïveté de plus d’un, les rumeurs avaient pourtant vite circulé.
Après une souricière, les autorités compétentes de Blida ont pu arrêter deux bouchers qui sont accusés de vendre de la viande d’âne et présentée comme étant de la viande bovine. Ils sont sous mandat de dépôt. Mais la question qui mérite d’être posée : jusqu’à quand la viande restera un luxe pour les Algériens ?