Les prix du pétrole se dirigeaient vers une deuxième semaine de baisse, les données économiques américaines décevantes et l’incertitude concernant de nouvelles hausses des taux d’intérêt pesant sur les perspectives de la demande.
Le secrétaire général de l’OPEP, Haitham Al Ghais, a déclaré que l’Agence internationale de l’énergie (AIE) devait être «très prudente» en évitant de décourager les investissements dans l’industrie pétrolière, vitale pour la croissance économique mondiale. De tels commentaires pourraient conduire à la volatilité du marché pétrolier à l’avenir, a-t-il déclaré.
Al Ghais a estimé que blâmer le pétrole pour l’inflation était «erroné et techniquement incorrect» et que les appels répétés de l’AIE à cesser d’investir dans le pétrole conduiraient à la volatilité du marché. La déclaration du secrétaire de l’OPEP était une réponse à l’interview accordée à Bloomberg par le directeur exécutif de l’Agence internationale de l’énergie, Fatih Birol, qui a déclaré que l’OPEP devrait prendre garde à ne pas faire monter les prix du pétrole, car cela se traduirait par une économie mondiale plus faible.
«Si quelque chose peut conduire à la volatilité future, ce sont les appels répétés de l’AIE à cesser d’investir dans le pétrole, sachant que toutes les perspectives fondées sur des données envisagent le besoin de plus de ce précieux produit pour alimenter la croissance économique mondiale et la prospérité dans les décennies à venir, en particulier dans le monde en développement», a averti Al Ghais.
Ce dernier a également déclaré que l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP) et ses alliés (OPEP+) ne ciblaient pas les prix du pétrole mais se concentraient plutôt sur les fondamentaux du marché. Pointer du doigt et déformer les actions des exportateurs de pétrole et de leurs alliés était «contre-productif», a-t-il déclaré.
Pour sa part, Fatih Birol, directeur exécutif de l’AIE, avait en outre critiqué l’annonce surprise du groupe OPEP+ plus tôt ce mois-ci de réductions de production de 1,66 million de barils par jour (bpj) de mai à fin 2023. Les prix du pétrole ont dépassé les 80 dollars le baril à la suite de cette décision, après avoir chuté à 70 dollars le baril le mois dernier.
Le marché s’est redressé après l’annonce de l’OPEP+, mais s’est affaibli en réponse aux inquiétudes concernant la récession et l’impact que cela aurait sur la demande. Le brut Brent s’échangeait hier au-dessus de 78 dollars, tandis que le brut américain West Texas Intermediate était aux alentours de 75 dollars.
Les prix du pétrole se dirigeaient vers une deuxième semaine de baisse, les données économiques américaines décevantes et l’incertitude concernant de nouvelles hausses des taux d’intérêt pesant sur les perspectives de la demande. Les deux contrats de référence avaient chuté d’environ 3,5% cette semaine.