Le monde retient son souffle sur la décision que prendra Netanyahu après la fin de la trêve. Va-t-il ordonner la reprise des bombardements sur Ghaza, notamment sa partie sud dans laquelle s’est réfugiée la majeure partie de la population ?
Il l’a annoncé et si, de nouveau, s’abattent des frappes aériennes et des bombardements par l’artillerie et la marine de guerre israéliens, le nombre de morts et de blessés sera effroyable du fait de la forte densité de la population dans cette portion de l’enclave. Mais face au bilan et le risque de son aggravation, le monde commence à bouger.
Aux Etats-Unis, comme lors de la guerre menée contre le Vietnam, la jeunesse, notamment de la gauche du parti démocrate, remet en cause le dogme du soutien inconditionnel à Israël. Des manifestations en ce sens sont régulièrement organisées, plus particulièrement dans les universités américaines. La diaspora juive est de plus en plus traversée par le doute vis-à-vis d’Israël et elle le fait savoir.
La lourde domination financière sur les grands médias, la culture et les spectacles commence à être dénoncée, comme le relevait récemment l’ancien Premier ministre français Dominique de Villepin, qui s’insurge contre le fait que dans ce monde on ne peut plus dire ce que l’on veut, indiquant que les contrats s’arrêtent immédiatement pour les voix libres.
En France, le voile se lève sur le rôle ravageur des médias lourds, notamment audiovisuels, parmi eux BFM du Franco-Israélien Patrick Drahi, de LCI et BFMTV et de plusieurs autres organes de presse, y compris publics, à l’image de TV5, tous alignés sur les thèses israéliennes, sans aucune retenue déontologique. Les exemples sont légion sur la complicité vis-à-vis d’Israël conquérant dans le monde occidental. La règle est que tout acte de la résistance palestinienne doit être considéré comme terroriste, et à l’inverse, tout acte israélien comme acte de légitime défense portant atteinte à des personnes ou des biens palestiniens.
Mais depuis l’opération génocidaire contre la population de Ghaza, les mythes tombent un à un, Israël n’est pas et n’a jamais été un Etat démocratique. C’est une entité coloniale pratiquant l’apartheid et la terreur, ayant fait de la Shoah un fonds de commerce en vue de culpabiliser l’Europe, particulièrement l’Allemagne.
Alliées à la droite et l’extrême droite suprémacistes, ses élites politiques et militaires participent à la réalisation du projet messianique juif, dont un des éléments est l’annexion de toute la Palestine pour en faire un foyer national juif. Le génocide de la population de Ghaza est une des séquences de ce projet.
Dans le Sud global, nombre de capitales ont cessé ou gelé leurs relations diplomatiques avec Tel-Aviv, y compris dans les pays éloignés du Proche-Orient. Les Etats arabes, qui avaient normalisé leurs relations avec Israël ou s’apprêtaient à le faire, se rendent compte de leur erreur, quelques-uns commencent à faire marche arrière, telles la Jordanie et l’Arabie Saoudite. Le poids des opinions publiques commence à peser sur la sphère politique.
A Alger, se réuniront des juristes spécialisés et des magistrats pour un colloque international consacré à des poursuites contre l’entité sioniste pour crimes de guerre en Palestine. Une plainte sera déposée devant la Cour pénale internationale (CPI).
Ce colloque a rassemblé plus de 300 avocats et avocates ainsi que 116 organisations internationales. Quant au Conseil de sécurité de l’ONU, il devra sortir de son mutisme et se prononcer sur cette guerre, dont le minimum qu’il puisse faire est qu’il stoppe le massacre des Palestiniens en appelant à un cessez-le-feu si les Etats-Unis n’usent pas de nouveau de leur droit de veto.
Les mythes s’effondrent peu à peu et il a fallu pour cela que la population palestinienne en paye un prix fort, 15 000 morts, dont la moitié est des enfants et des femmes. Ils ont péri sous des frappes qui ont duré plus d’un mois. Des bombes au phosphore ont été utilisées. Plus de la moitié du bâti rasé. Du jamais-vu d’aussi horrible depuis la Seconde Guerre mondiale.