L’ancienne ministre de la Culture Khalida Toumi a été arrêtée à la suite d’une lettre anonyme, pour des soupçons de
«dilapidation de l’argent public», «abus de fonction» et «octroi d’indus avantages à autrui». L’instruction dans son
affaire est terminée et le procès de Mme Toumi devrait être programmé pour «bientôt», annonce son avocat,
Boudjemaa Ghechir.
Elle est en détention provisoire à la prison d’El Harrach depuis le 4 novembre 2019. Khalida Toumi a bouclé ces deux années en prison. Une longue période qui est assimilée, selon sa défense, a une «condamnation». Le fait nouveau aujourd’hui est que l’instruction est terminée et, normalement, le procès de Khalida Toumi sera «bientôt» ouvert.
C’est du moins ce que confirment ses avocats, précisant que le juge d’instruction a rédigé une ordonnance renvoyant l’affaire devant le tribunal, ce qui sous-entend que le procès de l’ancienne ministre de la Culture sera programmé dans les prochains jours.
«Le dossier de ma mandante a été gelé pendant un mois, son audition au fond n’a pas été programmée et ses demandes de liberté ont été refusées. Puis, en trois semaines, l’instruction a été clôturée, ce qui signifie que son procès est prévu dans quelques jours. C’est une bonne nouvelle», se réjouit Me Boujdemaa Ghechir, l’un des avocats de Mme Toumi.
Me Ghechir et ses collègues n’ont cessé de dénoncer le «prolongement» de la détention provisoire «injustifiée» de l’ancienne ministre. Une situation qui, s’offusquent-ils, est «contraire» aux dispositions de la Constitution et aux conventions internationales ratifiées par l’Algérie. D’aucuns s’interrogent sur le maintien en prison de Khalida Toumi depuis 2019.
L’ancienne ministre de la Culture sous la présidence de Abdelaziz Bouteflika a été arrêtée à la suite d’une lettre anonyme, pour des soupçons de «dilapidation de l’argent public», «abus de fonction» et «octroi d’ indus avantages à autrui» dans le cadre de sa fonction au ministère de la Culture, entre juin 2002 et mai 2014. «PAS D’ENRICHISSEMENT ILLICITE» Pour Me Ghechir, il est «inconcevable que cette dame militante des droits humains et de la démocratie, ancienne ministre, soit poursuivie pour des accusations sur la base d’une lettre anonyme, et pour des actes de gestion, liés notamment à des événements – ‘‘Alger, capitale de la culture arabe’’, le Festival panafricain, et ‘‘Tlemcen, capitale de la culture islamique’’».
«Leurs aspects politiques, de propagande et d’image de marque de l’Etat, sont prédominants, en conséquence, les voies et les moyens de réalisation et concrétisation de ces événements sont différents de la gestion ordinaire», estime l’avocat.
Pour lui, il n’y a aucune accusation touchant aux détournements, à l’enrichissement illicite, à l’octroi d’avantages au profit de parents ou de proches, ou bien à la corruption. «Nous voulons juste la garantie d’un jugement dans un délai raisonnable…», conclut Me Ghechir.