Les prix du pétrole en forte chute

05/04/2025 mis à jour: 17:33
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  1. Les prix du pétrole ont amorcé une importante baisse dans le sillage de l’annonce par l’administration Trump de l’imposition de tarifs douaniers à ses partenaires commerciaux, dont beaucoup enregistrent des excédents commerciaux substantiels avec les Etats-Unis. Selon les analystes, les nouveaux tarifs douaniers pourraient avoir un impact négatif sur la croissance économique et, par conséquent, sur la demande de pétrole. 

La baisse des cours de l’or noir a été en outre fortement accentuée par la décision inattendue prise jeudi 3 avril par huit membres de l’OPEP+, dont l’Algérie, d’augmenter leur production, en inversant plus que prévu initialement leurs restrictions. 

Les prix du pétrole se dirigeaient hier vers leur plus bas niveau de clôture depuis l’épisode de la pandémie de coronavirus en 2021. Hier, le prix du Brent se négociait sous les 66 dollars le baril, et le West Texas Intermediate (WTI) à mois de 62 dollars le baril. 

Les deux références ont fortement chuté par rapport au début de semaine, lorsque le brut Brent se négociait au-dessus de 75 dollars le baril et que le WTI avait dépassé 72 dollars. 

L’ impact négatif des droits de douane américains sur la courbe des prix du pétrole a été ainsi accentué, de manière surprenante, par la décision de l’OPEP+ de relancer ses réductions de production. L’OPEP+ a en effet annoncé qu’elle rétablirait sa production de manière bien plus importante que prévu initialement, à 410 000 b/j au lieu de 135 000 b/j en mai, «compte tenu des fondamentaux du marché et des perspectives pétrolières positives». 

Des analystes ont avancé, selon Oil Price, plusieurs raisons à cette décision, «notamment la perception que les sanctions américaines contre l’Iran et le Venezuela réduiront suffisamment l’offre pour justifier une réduction plus importante des réductions de production». 

Ils ont également avancé que «le président Trump avait réussi à convaincre l’Arabie Saoudite d’assouplir les réductions, conformément à sa promesse de campagne de proposer une énergie moins chère. Une troisième option serait de sanctionner les surproducteurs du groupe». 

Dans ce contexte, les analystes de Goldman Sachs ont réagi en réduisant fortement leurs objectifs de décembre 2025 pour le Brent et le WTI de 5 dollars, à 66 dollars et 62 dollars respectivement.

 «Les risques pesant sur nos prévisions de prix du pétrole révisées à la baisse sont orientés à la baisse, notamment pour 2026, compte tenu des risques croissants de récession et, dans une moindre mesure, d’une offre plus importante de l’OPEP+», a déclaré la banque, dans une note répercutée par Reuters. 

Pour leur part, les analystes de Rystad Energy estiment que les prix du pétrole pourraient rebondir dans les mois à venir, «compte tenu des perturbations potentielles de l’offre résultant des sanctions et des droits de douane – tant pour les vendeurs que pour les acheteurs –, les prix du pétrole ne devraient pas rester longtemps en dessous de 70 dollars», estiment-ils.

On apprend que l'OPEP compte se réunir aujourd'hui pour tenter de freiner cette baisse des prix très préjudiciable aux pays exportateurs de pétrole. Zhor Hadjam

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