Les prix du pétrole ont prolongé leurs gains hier, à l’issue d’une troisième semaine de forte volatilité sur les marchés pétroliers.
La nouvelle progression des cours du brut fait écho aux faibles progrès dans les pourparlers de paix entre la Russie et l’Ukraine, ce qui a fait craindre une interruption prolongée de l’approvisionnement en pétrole. Les contrats à terme sur le Brent ont augmenté hier à plus de 109 dollars le baril, en milieu de matinée, après avoir bondi de près de 9% jeudi, soit le plus fort pourcentage de gain depuis la mi-2020. Les contrats à terme sur le brut américain West Texas Intermediate (WTI) ont grimpé à plus de 104 dollars le baril, après un bond de 8% jeudi.
Malgré cette hausse de fin de semaine de cotation, les deux contrats de référence devaient terminer la semaine en baisse de plus de 4%. Les prix ont chuté par rapport aux sommets de 14 ans atteints il y a près de deux semaines, à plus de 139 dollars le baril pour le Brent.
La volatilité observée sur le marché fait écho aux craintes de pénurie d’approvisionnement en gaz russe, l’absence de perspectives sur le pourparlers nucléaires avec l’Iran, la diminution des stocks de pétrole et les inquiétudes concernant une augmentation des cas de Covid-19 en Chine. Une volatilité qui risque d’exacerber les fluctuations des prix dans les semaines à venir.
«L’absence de progrès dans les pourparlers entre la Russie et l’Ukraine est susceptible d’exacerber les inquiétudes concernant le manque d’approvisionnement, à la suite de l’avertissement de l’Agence internationale de l’énergie (AIE) du 16 mars sur un éventuel choc mondial de l’offre pétrolière, avec une production pétrolière russe estimée à 3 millions de barils par jour pouvant être bloquée en raison des sanctions», souligne l’agence Platts.
L’AIE prévoit, dans son rapport mensuel, un déficit de pétrole brut dans l’équilibre offre-demande de 700 000 b/j au deuxième trimestre 2022, en supposant que les producteurs du Moyen-Orient du groupe OPEP+ s’en tiennent à leur plan de quotas actuel comme prévu, ainsi qu’une pénurie potentielle continue de déficit d’approvisionnement.
L’OPEP+ se réunira le 31 mars pour déterminer les plans de production pour mai, mais il est probable que le groupe s’en tienne à son calendrier actuel pour augmenter les quotas de 432 000 b/j malgré les appels croissants à une production plus élevée.
La production de pétrole de l’OPEP+ a augmenté de 130 000 b/j en février, bien en deçà de son objectif de 400 000 b/j, et la production globale du mois était de près de 1,1 million de b/j, en dessous du niveau convenu. «C’est l’une des principales raisons pour lesquelles l’AIE prédit un marché sous-approvisionné au deuxième trimestre, passant d’une prévision antérieure d’offre excédentaire», souligne Platts.
Dans ce contexte, les inquiétudes concernant une demande plus faible en Chine se sont atténuées au vu d’ informations faisant état d’un assouplissement des mesures de verrouillage. Un assouplissement des restrictions qui pourrait entraîner une réévaluation significative à la hausse de la demande en Chine et soutenir les prix du brut.