Guerre en Ukraine : L’ONU s’inquiète de la décision de Meta sur les messages violents

12/03/2022 mis à jour: 03:57
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Photo : D. R.

Le Haut-Commissariat aux droits de l’homme s’est inquiété vendredi de l’annonce de Meta, la maison-mère de Facebook et Instagram, de faire des exceptions à son règlement en ne supprimant pas des messages hostiles à l’armée et aux dirigeants russes. 

«C’est très clairement un sujet très, très complexe, mais qui soulève des inquiétudes en matière de droits de l’homme et de droit humanitaire international», a expliqué Elizabeth Throssel, porte-parole du Haut-Commissariat aux droits de l’homme, lors d’un briefing de presse à Genève.

Meta a annoncé, jeudi, faire des exceptions à son règlement sur l’incitation à la violence et à la haine en ne supprimant pas des messages hostiles à l’armée et aux dirigeants russes. 

«En raison de l’invasion russe de l’Ukraine, nous faisons preuve d’indulgence pour des formes d’expression politique qui enfreindraient normalement nos règles sur les discours violents telles que ''mort aux envahisseurs russes''», a confirmé à l’AFP Andy Stone, responsable de la communication de Meta. 

Il a toutefois précisé que les appels à la violence contre des civils russes restaient interdits. Le flou qui entoure cette annonce «pourrait certainement contribuer à des discours haineux dirigés contre des Russes en général», a expliqué Mme Throssel, insistant que «cela serait très inquiétant». 

Elle a indiqué que le Haut- Commissariat allait parler avec Meta pour avoir des précisions. «Nous allons les (Meta) encourager à regarder de plus près les dégâts qui pourraient accompagner ce changement de politique», a précisé la porte-parole, tout en reconnaissant que le sujet demandait à être examiné de plus près en raison de la complexité des concepts juridiques entourant notamment la liberté d’expression et le contexte particulier d’un conflit. 

Ainsi, il est possible «que dans un conflit en cours, appeler à la violence contre ceux qui sont directement engagés dans les hostilités pourrait ne pas être prohibé», a-t-elle laissé entendre, estimant que cela demandait une analyse plus approfondie du Haut- Commissariat et aussi plus d’informations de la part du géant des réseaux sociaux.

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