Le pouvoir malien poursuit ses gestes inamicaux à l’égard de l’Algérie. Après avoir provoqué une crise diplomatique entre les deux pays, le chef de la junte au pouvoir dans ce pays, le colonel Assimi Goïta, s’attaque désormais à l’Accord de paix d’Alger, signé par les différentes parties maliennes en 2015.
Il vient d’annoncer, en effet, son intention de lancer un nouveau dialogue au nom, dit-il, de «l’appropriation nationale du processus de paix». Ayant déjà été accusé par les mouvements du Nord de vouloir faire échouer la mise en œuvre de l’Accord d’Alger, le détenteur du pouvoir à Bamako ne s’en cache pas désormais.
Il veut enterrer définitivement cet accord, après dix ans d’efforts de l’Algérie et de la communauté internationale pour résoudre la crise politique qui perdure dans le pays.
Dans un discours prononcé dimanche, à l’occasion du Nouvel An 2024, le militaire au pouvoir évoque, sans faire référence à l’Accord d’Alger, son projet de lancer un nouveau «dialogue direct inter-maliens pour la paix et la réconciliation, pour éliminer les racines des conflits communautaires et intercommunautaires».
Poursuivant, Assimi Goïta annonce «la mise en place, dans un délai d’un mois, d’un comité chargé de piloter ce dialogue, avec pour mission de présenter son rapport au plus tard en février». Dans ce sens, il fixe même le cadre de ce dialogue, affirmant que «l’unicité, la laïcité de l’Etat et l’intégrité du territoire ne feront pas partie des sujets de discussion».
«Nous sommes à une étape charnière de l’avancée de notre pays vers la paix, la sécurité et le développement (…)
Cette décision, que nous avions déjà partagée avec les différents acteurs nationaux et internationaux concernés dès l’entame du retrait de la Minusma (Mission multidimensionnelle intégrée des Nations unies pour la stabilisation au Mali) exige de nous, Maliens et Maliennes, que nous nous donnions la main, afin de réconcilier notre pays et assurer la cohésion nationale», dit-il.
Ce faisant, il affiche son intention de poursuivre sa guerre contre les mouvements de l’Azawad qu’il qualifie «de terroristes». «La lutte contre les groupes armés terroristes se poursuivra jusqu’à la pacification totale du pays.
Sur aucune portion du territoire national, il ne devrait y avoir de la place pour ceux qui ont décidé de porte atteinte à nos terres et à la vie de nos populations», lance-t-il.
Pour rappel, le pouvoir au Mali avait accusé, le 20 décembre dernier, l’Algérie «d’actes inamicaux» et «d’ingérence», avant de rappeler son ambassadeur à Alger «pour consultations».
Le 21 décembre dernier, le ministre des Affaires étrangères, Ahmed Attaf, avait convoqué l’ambassadeur du Mali à Alger, Mahamane Amadou Maiga, pour lui rappeler l’action historique de l’Algérie en faveur de la paix au Mali.
Le chef de la diplomatie algérienne avait, dans un communiqué, «rappelé de manière appuyée qu’historiquement, toutes les contributions de l’Algérie à la promotion de la paix, de la sécurité et de la stabilité au Mali ont toujours reposé sur trois principes cardinaux dont elle n’a jamais dévié et dont elle ne déviera pas».
Décidément, Assimi Goïta et son pouvoir veulent aggraver la crise avec l’Algérie. Affaire à suivre…