Les prix du pétrole ont reculé hier, dans le sillage d’informations faisant état d’avancées dans les pourparlers de paix entre la Russie et l’Ukraine, entamés en Turquie. Les cours de l’or noir étaient déjà en proie à une forte volatilité, suite aux nouveaux verrouillages en Chine pour freiner la propagation du coronavirus, ce qui a nui à la demande de carburant.
Le brut Brent a chuté de plus de 5 %, en cours de cotation hier, reculant à 106 dollars le baril alors que le brut américain West Texas Intermediate (WTI) a baissé à moins de 100 dollars perdant plus de 7 % . Les deux indices avaient déjà perdu environ 7% de leur valeur lors de la séance de lundi avant de remonter dans un contexte de forte volatilité.
Les marchés sont fébriles, en raison d’un probable assouplissement des sanctions occidentales contre la Russie, en cas de compromis suite aux pourparlers de paix entre l’Ukraine et la Russie. Une option qui n’est pas encore claire.
Les négociateurs ukrainiens et russes se sont rencontrés en Turquie pour les premiers entretiens directs, en près de trois semaines. Le négociateur russe en chef a déclaré, selon Reuters, que les pourparlers étaient «constructifs».
L’Ukraine a proposé d’adopter un statut neutre en échange de garanties de sécurité, lors des pourparlers, ce qui signifie qu’elle ne rejoindrait pas d’alliances militaires ou n’accueillerait pas de bases militaires, ont déclaré les négociateurs ukrainiens.
Les sanctions imposées à la Russie suite à son invasion de l’Ukraine ont perturbé l’approvisionnement en pétrole, faisant grimper les prix à plus de 139 dollars, pour le Brent, début mars. Depuis à quelques exceptions près, de fortes fluctuations quotidiennes d’environ 2% à 3% sont devenues presque la norme, les marchés réagissant fébrilement aux nouvelles liées aux sanctions contre la Russie, les craintes d’approvisionnement en pétrole et les préoccupations en matière de demande.
Le marché pétrolier attend par ailleurs la tenue de la réunion des pays membres de l’alliance OPEP+ qui devait également s’en tenir à son plan d’augmentation modeste en mai, lors de la réunion prévue demain, malgré une flambée des prix due à la crise ukrainienne et aux appels des États-Unis et d’autres consommateurs pour plus d’approvisionnement.
Les ministres de l’Energie d’Arabie saoudite et des Émirats arabes unis, membres clés de l’OPEP+, ont déclaré que le groupe de producteurs «n’avait pas à s’engager dans la politique» en réponse aux pressions les incitant à prendre des mesures contre la Russie suite à son invasion de l’Ukraine.
Les pays membres de l’’OPEP ont déclaré que «les États-Unis devaient faire confiance à la stratégie de production de pétrole de l’Organisation». «Nous savons ce que nous faisons», a ainsi déclaré le ministre de l’Énergie des Émirats arabes unis, lors d’une conférence à Dubaï.
«Nous sommes des experts dans notre domaine, et nous traçons des stratégies de production depuis très longtemps», a déclaré Suhail al Mazrouei, alors qu’il assistait à une conférence sur l’énergie à Dubaï, aux côtés de son homologue saoudien. «La volatilité d’aujourd’hui aurait été encore pire si l’OPEP+ n’avait pas été ensemble et n’avait pas existé», a déclaré pour sa part, le ministre saoudien de l’Énergie, le prince Abdelaziz ben Salman, lors de la conférence.