Après la pire semaine de cotation de l’année, les cours du pétrole se sont nettement raffermis hier, avant de reculer à nouveau, dans le sillage d’une chute de plus de 10 % en quelques jours, par crainte notamment d’un effondrement du secteur bancaire.
Le regain d’optimisme observé sur les marchés a été de courte durée, bousculé à nouveau par la pression des marchés boursiers déséquilibrés. Les fondamentaux du marché pétroliers sont encore une fois passés au second plan cédant la place à la spéculation sur la fragilité du secteur bancaire.Lors de la séance de jeudi et durant la matinée de la dernière djournée de cotation de la semaine hier, les cours avaient été soutenus par une réunion entre l’Arabie saoudite et la Russie, et les mesures de soutien de la Banque centrale européenne et des prêteurs américains, ayant permis de calmer les marchés.
La fin de la déroute a été ainsi notamment enclenchée par une rencontre entre l’Arabie saoudite et la Russie dans de le but discuter de mesures visant à stabiliser le marché.
Aprés avoir nettement augmenté au dessus de 75 dollars pour le Brent, durant la matinée, les prix du pétrole ont chuté à nouveau en milieu d’aprés midi dans un commerce volatil, annulant les gains antérieurs de plus de 1 dollar le baril, alors que les craintes du secteur bancaire placent le brut sur la voie de sa plus forte baisse hebdomadaire depuis des mois.Les contrats à terme sur le Brent ont chuté de 76 cents, soit 1,02 %, à 73,94 dollars le baril alors que le brut américain West Texas Intermediate a baissé de 52 cents, ou 0,76 %, à 67,83 dollars.Les deux indices de référence ont atteint des creux de plus d’un an cette semaine.
Le Brent était sur la bonne voie pour sa plus forte baisse hebdomadaire depuis décembre à plus de 10%, tandis que le WTI se dirigeait vers une perte de plus de 11%, sa plus forte depuis avril dernier. Les prix restaient très volatils hier, aprés avoir repris une courbe ascendante, encouragés par les mesures de soutien bancaire ayant permis d’éloigner le spectre de l’effondrement de la Silicon Valley Bank (SVB) et de la Signature Bank et des problèmes au Credit Suisse et à la First Republic Bank.Les attentes des analystes concernant la reprise de la demande chinoise ont également soutenu le rebond des prix. Les exportations du pays ayant fortement augmenté ces dernières semaines après un net recul en raison des conditions sanitaires qu’a connu le pays.
L’Opep+ se montre sereine
En dépit de cette déroute soudaine des prix de l’or noir, des membres de l’OPEP+ se sont montré confiants attribuant la faiblesse des prix de cette semaine aux facteurs financiers plutôt qu’à un déséquilibre de l’offre et de la demande, ajoutant qu’ils s’attendaient à ce que le marché se stabilise.L’OPEP+, a ainsi fait preuve de calme, estimant que la baisse des prix est due aux craintes de l’industrie financière, plusieurs délégués ayant déclaré à l’agence Reuters, qu’ils s’attendaient à ce que la situation se normalise bientôt car elle n’était causée par aucun changement dans l’équilibre entre l’offre et la demande. Le groupe de surveillance de l’OPEP+ doit se réunir le 3 avril pour examiner la situation du marché et faire ses recommandations aux pays membres de l’alliance.S’exprimant jeudi, sur les développements observés sur le marché pétrolier international, le ministre de l’Energie et des Mines, M. Mohamed Arkab, s’est dit extrêmement attentif quant à son évolution à court et moyen termes.
M. Mohamed Arkab a rappelé, selon un communiqué diffusé par les services du ministère que les pays de la Déclaration de Coopération ont fait preuve de sagesse et d’une exceptionnelle clairvoyance en décidant unanimement et de manière transparente de réduire en octobre dernier leur production globale de 2 Mbj jusqu’à la fin 2023 afin d’assurer la stabilité et l’équilibre du marché pétrolier international au profit de l’économie mondiale.
Le ministre qui a mis en exergue les efforts déployés par les pays de la Déclaration de Coopération depuis plus de six années, a mis en garde contre l’adoption de mesures unilatérales et de législations visant à dévoyer les mécanismes du marché, ce qui conduirait à un sous-investissement dans l’industrie pétrolière, des perturbations majeures dans les flux d’approvisionnement et créerait les conditions d’une instabilité durable du marché pétrolier.