L’Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP) a de nouveau revu à la baisse ses prévisions de croissance de la demande mondiale de pétrole en 2022 pour un deuxième mois consécutif, en invoquant l’impact de la crise ukrainienne, la hausse de l’inflation et la résurgence du variant Omicron en Chine.
Dans son rapport mensuel de mai publié sur son site internet, l’OPEP a souligné que la demande mondiale augmenterait de 3,36 millions de barils par jour (bpj) en 2022, en baisse de 310 000 bpj par rapport à ses prévisions précédentes.
«La demande en 2022 devrait être affectée par les développements géopolitiques en cours en Europe de l’Est, ainsi que par les restrictions liées à la pandémie de Covid-19», a notamment indiqué l’OPEP dans son rapport. Néanmoins, l’Organisation s’attend toujours à ce que la consommation mondiale dépasse la barre des 100 millions de bpj au troisième trimestre et que la moyenne annuelle de 2022 dépasse à peine le taux d’avant la pandémie de 2019.
Les analystes de l’OPEP ont ainsi abaissé leurs perspectives de demande mondiale de pétrole pour 2022 de 210 000 b/j à 100,29 millions de b/j. Mais même avec la chute de la demande et la baisse prévue de la production russe, la projection de production de brut de l’OPEP est portée à 29,05 millions de b/j pour l’année, contre 28,96 millions de b/j dans les prévisions précédentes. La production estimée de la Russie pour 2022 a été réduite de 360 000 b/j.
L’OPEP a cité, en outre, la hausse de l’inflation et la poursuite du resserrement monétaire, et a abaissé les prévisions de croissance économique de cette année à 3,5% contre 3,9%, la croissance en Russie étant en contraction et les estimations de croissance étant abaissées par rapport au mois dernier pour les Etats-Unis, la zone euro, le Japon, la Chine, l’Inde et le Brésil.
Le rapport ajoute que le potentiel de hausse était «assez limité». «Cela peut provenir d’une solution à la situation en Russie et en Ukraine, de mesures de relance budgétaire lorsque cela est possible et d’une pandémie qui s’estompe, en combinaison avec une forte augmentation de l’activité du secteur des services», précise l’Opep.
«Les défis liés aux tensions géopolitiques persistantes, à la poursuite de la pandémie, à la hausse de l’inflation, à l’aggravation des problèmes de chaîne d’approvisionnement, aux niveaux élevés de dette souveraine dans de nombreuses régions et au resserrement monétaire attendu par les Banques centrales aux Etats-Unis, au Royaume-Uni, au Japon et dans la zone euro nécessitent une surveillance étroite», avertit l’Opep dans son rapport mensuel.
Du côté de l’offre, les pays non membres de l’OPEP devraient produire 65,97 millions de b/j en 2022, soit une augmentation en glissement annuel de 2,4 millions de b/j, contre 2,7 millions de b/j prévus le mois dernier.
Les principaux moteurs de la croissance de l’offre devraient se trouver, selon l’Opep, aux Etats-Unis, au Canada, au Brésil, au Kazakhstan, en Guyane et en Norvège.
L’alliance OPEP+, qui contrôle collectivement environ la moitié de la capacité de production mondiale de brut, doit se réunir, dans le cadre de ses consultations mensuelles, le 2 juin prochain pour évaluer les conditions du marché et examiner les plans visant à mettre davantage de production sur le marché.
Lors de sa dernière réunion, tenue le 5 mai, l’OPEP+ s’en est tenue à un plan précédemment convenu visant à augmenter son objectif de production mensuelle de 432 000 bpj en juin.