Les tensions géopolitiques continuent de renforcer la tendance haussière des prix du pétrole, qui ont poursuivi, hier, leur progression, à l’ouverture de la nouvelle semaine de cotation. Le Brent se maintenait aux alentours de 95 dollars après avoir culminé à son plus haut niveau en plus de sept ans, à plus de 96 dollars, en début de matinée.
La hausse est notamment alimentée par les tensions à la frontière entre le Russie et l’Ukraine et les menaces de sanctions américaines contre la Russie. «La montée des prix du brut est due, notamment, à la crainte d’une éventuelle invasion de l’Ukraine par la Russie, ce qui déclencherait des sanctions américaines et européennes qui perturberaient les exportations de l’un des plus grands producteurs du monde», souligne Reuters.
Le Brent est retombé en dessous de 95 dollars en cours de cotation après avoir atteint un sommet de 96,16 dollars, le plus élevé depuis octobre 2014. Le brut américain West Texas Intermediate (WTI) a augmenté à 93,11 dollars le baril, se situant près d’un sommet de 94,94 dollars, le plus élevé depuis septembre 2014.
Des analystes estiment que le marché pétrolier est très sensible à toute nouvelle de perturbations potentielles de l’approvisionnement, car les stocks de pétrole sont faibles alors que la capacité inutilisée des producteurs de pétrole devrait encore baisser. Ils soulignent, notamment, que les prix du pétrole devraient demeurer extrêmement volatils et sensibles aux mises à jour progressives concernant la situation en Ukraine.
Les tensions surviennent alors que l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP) et ses alliés ont mis en application un plan d’augmentation mensuelle de la production, pour ajouter 400 000 barils par jour (bpj) jusqu’en mars. Certains pays membres de l’alliance ont cependant quelques difficultés à atteindre les objectifs tracés.
L’Agence internationale de l’énergie (AIE) a déclaré que l’écart entre la production de l’OPEP+ et son objectif s’était creusé à 900 000 bpj en janvier, tandis que JP Morgan a souligné que l’écart pour l’OPEP seule était de 1,2 million de bpj. La banque a ajouté qu’un super cycle bat son plein avec «les prix du pétrole susceptibles de dépasser 125 dollars le baril en élargissant la prime de risque de capacité de réserve».
Les investisseurs surveillent également les pourparlers entre les Etats-Unis et l’Iran pour relancer l’accord nucléaire de 2015. Un accord qui pourrait, selon les analystes, faire baisser les prix. Cependant, les avancées espérées ne sont toujours pas au rendez-vous, selon les dernières informations sur la progression des discussions.