Oui, il y a du nouveau dans la Nouvelle Algérie, «l’instauration de la culture de la concertation et du dialogue entre l’Exécutif, les syndicats, la société civile et les personnalités indépendantes», selon les termes utilisés par Soufiane Djilali de l’association de jeunes Jil Jadid après sa rencontre avec le chef de l’Etat, qui lui a lâché ces mots.
Mais incarcérer des activistes ou chefs d’entreprise, menacer et harceler des militants de la société civile, étouffer les journaux qui ne sont pas dans la ligne et laisser mourir des facebookers pères de famille en prison font-ils partie de la culture de la concertation ? Soufiane Djilali ne l’a pas expliqué, il n’était pas là pour ça, mais a rappelé que la démocratie c’est d’abord dans les têtes. Mais qu’y a-t-il dans la tête des dirigeants ?
Le scanner de l’hôpital central étant encore en panne, les Algérien(ne)s en sont réduits à des hypothèses radiologiques, il y aurait dans la tête des dirigeants un marteau, une botte, une idée lointaine, un kilo de pomme de terre, un trophée de Coupe du monde, un plan de retraite ou celui d’une villa au bord de la mer en Espagne, suivant les réponses des citoyen(ne)s qui ont évidemment préféré garder l’anonymat.
Rappel pour les Alzheimer, on disait de Bouteflika qu’il était un démocrate progressiste et chauve, mais que son entourage n’aimait pas les libertés collectives et individuelles, clé de voûte d’une démocratie, comme si cet entourage était arrivé par le vent du matin et que le Président n’avait pas participé à son installation dans ses cercles concentriques.
On en revient au même débat aujourd’hui avec ses hypothèses binaires, le Président est bon, ses ministres sont incompétents, le Président est bon, les Algériens sont perfides, le Président est bon, la main de l’étranger a trop de doigts. Résultat ?
En fait il n’y a pas de résultats et c’est justement le résultat, meubler le vide avec des phrases, elles-mêmes construites avec des mots vides. De ce point de vue, c’est une prouesse qu’il faut saluer.