Toutes les dispositions ont été prises pour accueillir les étudiants dès le 5 janvier. Pour rattraper le retard accumulé durant les deux mois de grève, les doyens des facultés de médecine ont assuré que des efforts considérables ont été faits pour établir un planning de rattrapage des enseignements.
L’ensemble des doyens des facultés de médecine, de même que les responsables pédagogiques, faisant suite à la satisfaction pleine et entière de l’ensemble des revendications formulées par l’ensemble de la communauté estudiantine, rappellent avec fermeté que la reprise des activités pédagogiques se fera à la date du 5 janvier 2025», avaient annoncé les doyens des facultés de médecine ainsi que les présidents et responsables des comités pédagogiques dans un communiqué conjoint rendu public vendredi. Alors que la date du 5 janvier était donc considérée comme butoir pour la reprise des cours, il semblerait que certains étudiants ne soient pas de cet avis, appelant à «davantage de concret».
En effet, s’ils sont nombreux à avoir rejoint les bancs de l’université, craignant une année blanche, d’autres campent sur leurs positions et ont décidé de poursuivre leur mouvement de grève. D’ailleurs, un sondage a même été fait pour définir le pourcentage des étudiants qui sont favorables pour la poursuite du mouvement et ceux qui sont contre. «Je pense qu’il est nécessaire de reprendre nos études afin d’éviter une année blanche et pour avancer dans notre parcours», a confié une étudiante.
Selon elle, la poursuite de la grève peut aussi entraîner une catastrophe et notamment pour les étudiants de première année, qui n’ont aucune connaissance du programme. «Il est vrai que nos revendications sont nobles et sont des droits légitimes. Mais je pense qu’on peut obtenir gain de cause autrement que par la grève, notamment par le dialogue constructif», a-t-elle proposé.
A contrario, d’autres étudiants estiment qu’«il faut rester solidaire et ne pas céder jusqu’à obtenir gain de cause». Certains, sur les réseaux sociaux, «appellent même le président de la République à intervenir pour clore ce chapitre». De son côté, le professeur Merzak Gharnaout, doyen de la faculté de médecine d’Alger, a indiqué, il y a quelques jours, sur les ondes de la Chaîne 3 de la Radio nationale, que les facultés de Blida et de Laghouat avaient repris à 100%, de même que pour l’ensemble des internes à l’échelle nationale.
Affichage des postes
S’agissant de la situation à Alger, il a indiqué que le département de pharmacie a également repris, celui de médecine dentaire est à 90%, tandis que le taux de reprise dans le département de médecine est estimé entre 30 et 40%. D’ailleurs, toutes les dispositions ont été prises pour accueillir les étudiants dès le 5 janvier.
En effet, pour rattraper le retard accumulé durant les deux mois de grève, les doyens des facultés de médecine ainsi que les présidents et responsables des comités pédagogiques ont assuré que des efforts considérables ont été faits pour établir un planning de rattrapage des enseignements, stages et évaluations. «Et ce planning devra être scrupuleusement respecté», ont-ils insisté.
De son côté, M. Gharnaout a fait savoir que l’ensemble des programmes des années des trois départements, à savoir médecine, médecine dentaire et pharmacie, ont été réadaptés pour terminer le programme en septembre afin de ne sacrifier aucun stage. Idem pour les dates d’examens, également fixées et affichées sur les pages et le site des facultés.
Pour ce qui est de l’affichage des postes de résidanat avant les examens, M. Gharnaout a affirmé : «On s’est entendu avec les représentants des étudiants pour que l’affichage des postes se fasse deux à trois mois avant l’examen». Le Pr Gharnaout a également rappelé que le MESRS a approuvé l’augmentation du nombre de postes de résidanat, passant de 3000 à 4045 postes avec une diminution du nombre d’étudiants au niveau des facultés de médecine à partir de l’année prochaine, le fixant à 7300.
Pour ce qui est des conditions de formation, M. Gharnaout a assuré qu’elles vont être améliorées, conformément aux engagements pris par le ministère de l’Enseignement supérieur, soulignant au passage qu’une augmentation dans le budget annuel a été octroyée pour l’achat des moyens pédagogiques. Autre revendication et non des moindres : l’authentification des diplômes. A cet effet, le Pr Gharnaout a fait savoir que cette opération se fera désormais par l’ensemble des facultés.
S’agissant de la revalorisation des bourses, M. Gharnaout a affirmé que le décret est finalisé et se trouve au niveau du secrétariat général du gouvernement. «Devant cette ultime chance offerte aux étudiants et en cas de non-reprise à cette date, les absences seront comptabilisées, les évaluations réalisées et des sanctions seront prononcées, et ce, en vertu de la réglementation en vigueur», ont prévenu les doyens des facultés de médecine ainsi que les présidents et responsables des comités pédagogiques.
A noter que jeudi dernier, le Comité pédagogique national de la graduation de médecine (CPNGM) s’est réuni suite à la demande du ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique. Après discussion et concertation, de nombreuses mesures ont été proposées par les participants.
La première concerne les gardes. Selon eux, le nombre de gardes ne doit pas dépasser six par mois. Les participants ont également proposé que les compétences durant le stage de l’internat soient acquises en validant au moins 70% des compétences définies dans le carnet de stage de l’interne. Des modalités de présentation et de validation du projet de fin d’études ont également été proposées.
La rémunération de stage clinique des externes de 4e, 5e et 6e années de médecine a aussi été discutée et «a été accordée pour 2 jours de stage clinique par semaine», indique le document. Enfin, et dans le but de discuter des mesures proposées et de finaliser le carnet de stage de l’interne, une réunion est prévue demain, avec les représentants des étudiants de chaque faculté de médecine.