Gisement de zinc d’Amizour (Béjaïa) : L’installation du chantier fixée à juillet 2023

20/05/2023 mis à jour: 00:46
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Photo : D. R.

Lors du dernier Conseil des ministres, le président de la République, Abdemadjid Tebboune, a ordonné «l’accélération des procédures pour la mise en exploitation du gisement d’Amizour dans les meilleurs délais».

En plus de l’approbation des études liées à l’impact de la mine sur l’environnement et la santé publique, ainsi que la remise imminente du «titre minier» (en cours), il reste néanmoins d’autres procédures d’ordre technique que l’administration locale s’attelle déjà à assainir. Cela permettra à la Western Mediterranean Zinc Spa (WMZ), une joint-venture algéro-australienne, d’installer sa logistique d’ici le début du mois de juillet 2023, avant de lancer la production vers le mois de décembre 2025, réduisant le délai initial d’un mois.

Selon le ministère de l’Energie et des Mines, «des travaux sont en cours pour compléter le reste des exigences de ce projet liées au transport, au ravitaillement en eau et l’aménagement d’un poste d’amarrage au port de Béjaïa, etc». Il s’agit aussi, selon des sources locales, de la distraction et le déclassement de pas moins de 6,5 hectares de terrains agricoles sur lesquels l’entreprise doit installer une partie de ses ateliers. La parcelle se situe entre les communes de Tala Hamza et d’Amizour, au bas-côté de la RN75, près de la rive d’oued Soummam.

Comme la primauté de l’information est réservée aux médias publics et la communication sur ce sujet étant du ressort exclusif du wali ou de son chef du cabinet, après injonction des hautes autorités, il est difficile de savoir où en est concrètement ce projet d’envergure comptant parmi les dix plus importants gisements dans le monde.

Néanmoins, les mêmes sources évoquent aussi le dossier balbutiant des indemnisations qui risque de contrarier «la mise en exploitation du gisement d’Amizour dans les meilleurs délais», comme l’avait ordonné le président Tebboune lors du même Conseil des ministres.

Les enquêtes de commodo et incommodo visant à exproprier les propriétaires des terres seront lancées dans les prochains jours. Cette action a été précédée par le lancement d’une opération cadastrale au début de l’année en cours, mais on ne connaît pas son taux d’avancement.

Cette opération risque de retarder cet important programme. L’indemnisation des propriétaires terriens dans cette zone, dont les terres sont majoritairement privées, nécessite habituellement des mois de travail sur le plan cadastral, lorsque l’on sait que le site en question s’étend sur 70 km2 (234 hectares d’emprise).

C’est presque la taille d’une petite commune rurale comme Tamokra (68,40 km²) où l’opération du cadastre, lancée il y a 7 ans, n’enregistre que 40% de réalisation. Rappelant l’importance socioéconomique de cette mine, le président de la République a ordonné, justement, «de réduire tous les délais liés aux chantiers techniques secondaires pour accélérer l’entrée en exploitation de ce projet, d’autant que l’étape des régularisations administratives est dépassée», selon le communiqué de la Présidence. Le chef de l’Etat a également insisté sur l’adoption «du système de travail en équipes 24h/24, pour faire avancer les travaux, au vu de l’impact positif du projet au niveau national».

Pour rappel, la mine créera 780 postes de travail et 4000 emplois indirects, priorisant les jeunes de la région. Selon les chiffres communiqués par le ministère, les réserves sont estimées à 34 millions de tonnes, avec une capacité de production de 2 millions de tonne par an, dont une partie sera destinée à la consommation locale et l’excédent à l’exportation.

Dans une déclaration aux médias publics, la responsable locale de WMZ, Meriem Touati, rassure que l’entreprise qu’elle représente adoptera une des méthodes modernes les plus respectueuse de l’environnement pour l’extraction de minerai. 

Terramin décroche le permis minier

Dans un communiqué rendu public le 18 mai sur son site, la compagnie australienne Terramin Australia Ltd a annoncé l’obtention du permis pour l’exploitation de la mine de zinc de Tala Hamza, dans la localité de Oued Amizour. La priorité sera donnée au développement du projet après le feu vert de l’Agence nationale des activités minières (ANAM).

Pour Terramin, cette étape marque une grande avancée dans le processus d’exploitation de la mine d’Amizour. «C’est une étape importante avec le régulateur minier algérien», précise le communiqué, selon lequel «la délivrance du permis minier signifie que Tala Hamza a satisfait à toutes les exigences réglementaires, financières et exigences environnementales». Et ce, avant de passer au développement avec les partenaires algériens.

Ce permis minier permettra, à titre indicatif, l’extraction et le traitement de 2 millions de tonnes par an (mtpa) de minerai au lieu des 1,3 mtpa prévus dans l’étude de faisabilité définitive du projet de 2018. Selon la même source, les rendements seront améliorés au cours des 20 ans de durée de vie de la mine. Cette étape a été franchie au lendemain de l’annonce du ministère de l’Energie et des Mines (le 17 mai).

Le département de Mohamed Arkab a en effet assuré avoir «réuni toutes les conditions nécessaires au lancement effectif des travaux de réalisation du projet d’exploitation du gisement et de construction de l’usine en juillet, et l’entrée en production prévue en décembre 2025», en application «des recommandations de la réunion du Conseil des ministres du 14 mai» relative à l’accélération de la cadence de réalisation du projet.

Le ministère a indiqué que «toutes les procédures administratives relatives au projet ont été finalisées et le travail est en cours pour l’achèvement des autres volets du projet, relatifs au transport, à l’eau et à l’aménagement du quai du port de Béjaïa».

A titre indicatif, le permis minier englobe toute la superficie de terrain requise pour l’exploitation de la mine, y compris l’exploitation minière, le traitement, les routes de transport, les stocks de minerai, les résidus, les barrages, la manutention du béton, l’entretien et l’administration.

Le premier responsable de l’entreprise australienne n’a pas manqué d’afficher sa satisfaction après l’aval de l’ANAM. Le site s’étend sur une superficie de 234 hectares et jouit d’une réserve exploitable de 34 millions de tonnes. Près de 780 postes d’emploi directs et 4000 emplois indirects seront créés.  

Samira Imadalou

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