La Gendarmerie nationale a de nouveau mis en garde, hier, contre l’évolution inquiétante du phénomène de la cybercriminalité en Algérie, a indiqué un communiqué de ce corps de sécurité.
«Dans le cadre de la lutte contre la cybercriminalité, nos services spécialisés constatent une généralisation du phénomène des fraudes et des escroqueries en ligne dont sont victimes de nombreux citoyens», lit-on dans le communiqué.
La Gendarmerie nationale a fait savoir que le phénomène «est principalement basé sur l’ingénierie sociale», à travers laquelle les fraudeurs recourent à chaque fois à «de nouvelles méthodes et schémas frauduleux qui leur permettent d'atteindre leurs objectifs criminels».
Aussi, la Gendarmerie nationale alerte quant au paiement de marchandises à l’avance et appelle les citoyens à faire preuve de vigilance. «Afin de vous prémunir contre de tels phénomènes frauduleux, nous vous demandons d’éviter de payer des marchandises à l’avance avant de les recevoir», est-il recommandé. «Il est important de ne pas envoyer de photos de vos cartes bancaires et postales ou des messages de confirmation via les médias sociaux.» Selon les services de la Gendarmerie nationale, toute personne qui demande ces informations «est un cyberfraudeur».
Et d’ajouter : «Ne vous laissez pas séduire par les publicités, les prospectus frauduleux et anonymes qui vous promettent un gain rapide en investissant à distance par le biais de tâches faciles et simples.»
Rappelons que les questions liées à la contrefaçon et à la fraude sur les réseaux sociaux ont été au cœur des débats, le 22 avril dernier, lors des 6es Journées internationales de la marque et contrefaçon, organisées à Alger sous le thème : «Enjeux et défis pour l’économie». A cette occasion, les participants à ce conclave ont évoqué les outils de lutte contre ce phénomène.
Une problématique invisibilisée
Mohamed El Hadi Hannachi, président du conseil d’administration de l’Autorité de régulation des postes et des communications électroniques (Arpce), a en ce sens évoqué la problématique de l’exercice «un peu illégal de certaines activités que (nous) régulons, tels les centres d’appels, l’hébergement et le cloud».
«Il est vrai que la libéralisation des activités commerciales, qui permet à quiconque d’aller s’inscrire et disposer d’un code d’activité, a permis à certains d’aller exercer sans l’autorisation de l’Autorité de régulation», a-t-il fait savoir.
Et d’ajouter : «Nous sommes en train de travailler avec certaines parties prenantes, même avec le ministère du Commerce, au fait de l’activité, dont notamment certaines activités réglementées, pour faire de l’autorisation de l’Autorité de régulation un préalable à l’exercice.»
Il est vrai, a-t-il souligné, «que le commerce électronique a explosé un peu partout dans le monde avec l’avènement de l’internet et a permis à la contrefaçon d’avoir un nouveau visage (…).
La lutte contre la cybercriminalité a permis pendant ces années d’invisibiliser la problématique de la contrefaçon. Je pense qu’il faudra agir aussi sur la loi et les réglementations. Je parle de la loi 18-05 qui traite du commerce électronique et qui n’a introduit aucune disposition quant à l’utilisation du commerce électronique pour la prolifération de la contrefaçon».