France : Syndicats et associations réclament le retrait de la loi immigration

18/12/2023 mis à jour: 04:57
AFP
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Les n°1 des syndicats français CFDT et de la CGT, des responsables d’associations de lutte contre la précarité ou de défense des droits des étrangers et des universitaires ont demandé, hier, au président Emmanuel Macron le retrait du projet de loi immigration, «tache indélébile sur nos principes républicains».

 A la veille de l’examen du texte par des députés et sénateurs en commission mixte paritaire (CMP), les signataires demandent «solennellement au président de la République de ne pas céder à cette spirale de la surenchère de propositions attentatoires aux droits fondamentaux des personnes». 

Les secrétaires générales de la CFDT et de la CGT, Marylise Léon et Sophie Binet, les responsables des organisations caritatives Cimade et Fondation Abbé-Pierre, de la Ligue des droits de l’Homme, de France Terre d’Asile entre autres, jugent que les mesures qui servent de base à la CMP, issues du texte voté par le Sénat, «portent atteinte à nombre de nos principes républicains, en matière d’inconditionnalité d’accès aux soins ou au logement, de respect de la dignité, de refus d’entériner des logiques de préférence nationale». 
 

Les signataires considèrent comme autant de «compromissions» ou de «marchandages» des mesures, comme le conditionnement des prestations sociales à cinq ans de présence régulière en France, le rétablissement du délit de séjour irrégulier, la suppression de l’Aide médicale d’Etat (AME), le durcissement de l’accès aux titres de séjour ou encore la promesse d’accroître les expulsions. Dénonçant le «vent mauvais» en France et en Europe, le «poison grandissant de la haine et du rejet de l’autre», les signataires jugent que «la seule issue viable est aujourd’hui de retirer ce projet de loi qui a démontré qu’il ne pouvait être adopté par une majorité parlementaire sur une base respectueuse de nos valeurs républicaines». «On est à un moment grave pour les personnes étrangères et pour notre pays. Jusqu’au bout, il faut pouvoir interpeller. Ce qui se joue là, ce sont des choses fondamentales pour nos principes républicains», a résumé auprès de l’AFP Fanélie Carrey-Conte, secrétaire générale de la Cimade.
 

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