La Confédération des syndicats algériens (CSA), regroupant une multitude d’organisations syndicales de divers secteurs de la fonction publique, remet à nouveau ses revendications sur la table.
Dans un communiqué rendu public, hier, l’organisation appelle les autorités à lui remettre le récépissé de son enregistrement, synonyme de son agrément. Il s’agit d’une vieille revendication de cette confédération qui reste sans suite depuis près d’une dizaine d’années.
Outre cette demande, la CSA réitère son appel à la révision de lois concernant l’exercice syndical et le droit de grève, en vue de consacrer la liberté syndicale telle que prévue par la Constitution. La CSA réclame aussi la révision des statuts particuliers des secteurs de l’éducation nationale, de la santé et des affaires religieuses qui viennent d’être promulgués.
Selon la même source, les syndicats doivent être associés à l’enrichissement de ces textes. De même pour les systèmes des rémunérations des fonctionnaires concernés. Réclamant la révision de la loi 03-06 portant statut de la fonction publique, la CSA demande la mise en place d’un observatoire national pour la protection du pouvoir d’achat «qui ne cesse de s’éroder en raison de la hausse continue des prix des biens de consommation et l’inflation». Une hausse, souligne le communiqué, qui «a déjà réduit à néant les augmentations des salaires décidées durant les deux dernières années».
«Corriger une injustice»
Par ailleurs, l’éducation nationale bouillonne depuis la promulgation du nouveau statut particulier des travailleurs de ce secteur. Un texte qui suscite la déception des syndicats autonomes en raison, selon eux, des «injustices qu’il consacre». La colère est à son paroxysme chez les directeurs des établissements scolaires du primaire qui se mettent en mouvement.
N’ayant pas bénéficié d’une augmentation de leur grade maintenu à la 15, les responsables des écoles et leurs syndicats ont enclenché, depuis dimanche dernier, une série d’actions de protestation. Après un boycott du travail administratif dimanche dernier, les directeurs ont organisé, hier, un sit-in devant le ministère de l’Education. Ils étaient nombreux à prendre part à cette action hier à Alger pour exiger «une correction de cette injustice».
S’estimant lésés, le directeur et leur syndicat ont appelé aussi à plusieurs autres rassemblements devant les directions de l’éducation au niveau des wilayas. Le syndicat de cette corporation envisage même d’aller vers une grève général pour dénoncer cette «ségrégation», tout en appelant les directeurs «à travailler seulement selon les moyens mis à leur disposition et de ne plus fournir des efforts supplémentaires ou à dépenser leur propre argent pour garantir le bon fonctionnement des écoles».
Même sentiment chez les syndicats des enseignants qui ont relevé de nombreuses lacunes contenues dans ce texte adopté en Conseil des ministres. Ces derniers dénoncent également «la campagne publicitaire du ministère» qui a divulgué les niveaux des salaires des fonctionnaires de l’éducation.
Une profonde déception est, en effet, exprimé par les principaux syndicats du secteur, notamment le Conseil national autonome du personnel enseignant du secondaire et technique (Cnapeste), le Syndicat national autonome des professeurs de l’enseignement secondaire et technique (Snapest) et le Conseil des enseignants des lycées algériens (CELA). Pour ces syndicats, le nouveau texte marque un recul par rapport aux acquis obtenus en 2012.
Ils dénoncent, notamment, l’absence de mécanismes de promotion automatique basés sur la formation continue ou la performance, une classification jugée rigide et inéquitable, fondée uniquement sur l’ancienneté ainsi que la conservation de grades hiérarchiques – tels que «principal» et «certifié» – qui, selon eux, divisent inutilement les enseignants sans bénéfice pédagogique clair.
Dans un communiqué rendu public, hier, le Cnapeste est revenu sur le cas des diplômés des Ecoles normales supérieures (ENS). «Ces enseignants, spécialement formés pour répondre aux besoins spécifiques du système éducatif, se sentent marginalisés par les nouvelles dispositions. Les sortants des ENS devraient être mieux valorisés, car ils constituent le cœur de l’excellence pédagogique dans notre pays», lit-on dans ce communiqué.
Le Cnapeste plaide aussi pour la revalorisation des grades et des salaires, permettant une véritable équité dans le traitement des enseignants et prenant en compte les qualifications et l’expérience, l’intégration automatique dans des grades supérieurs, sans conditions restrictives et la reconnaissance des diplômes des ENS pour garantir une progression de carrière aux enseignants issus de ces institutions.
Il réclame aussi la suppression des distinctions hiérarchiques inutiles, comme les grades «principal» et «certifié» ainsi qu’une publication transparente et officielle du texte intégral dans le Journal officiel avant sa promulgation.