Face aux appels à l’élimination des énergies fossiles : Les ministres arabes répondent aux Occidentaux

13/12/2023 mis à jour: 05:32
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Le ministre algérien de l'Energie lors de son allocution à l'ouverture des travaux de la 12e Conférence arabe de l'énergie - Photo : D. R.

Le ministre koweïtien du Pétrole a qualifié la démarche de certains pays occidentaux lors de la COP28 d'«attaque agressive» et de tentative de dominer l'économie mondiale grâce à des sources d'énergie alternatives.

Les ministres arabes de l'Energie, membres de l'Organisation des pays arabes exportateurs de pétrole (OPAEP), ont rejeté, lors de la séance d'ouverture de la 12e Conférence arabe de l'énergie, qui s’est tenue lundi et hier à Doha (Qatar), les attaques des pays occidentaux contre les producteurs de pétrole et de gaz, estimant que les combustibles fossiles resteront la priorité et le pilier des marchés de l’énergie dans les décennies à venir.

Les ministres arabes ont cependant mis l’accent sur la nécessité de diminuer les émissions a effet de serre «qui sont en majorité émises par les pays les plus avancés», et de développer les énergies renouvelables.

Dans son discours d'ouverture, le ministre qatari de l’Energie, Saad Sherida Al Kaabi, a souligné la «nécessité urgente de formuler une vision réaliste et scientifiquement fondée pour une transition énergétique juste, équilibrée et durable», et de répondre aux besoins d'environ un milliard de personnes dans le monde qui n'ont pas accès à l'énergie.

Le ministre koweïtien du Pétrole a, pour sa part, qualifié la démarché de certains pays occidentaux lors de la COP28 d'«attaque agressive» et de tentative de dominer l'économie mondiale grâce à des sources d'énergie alternatives. «Je suis étonné face cette extraordinaire insistance à priver les peuples et de nombreux pays, pour la plupart dans le monde en développement, d'une source d'énergie de base», a déclaré Saad Hamad Nasser Al Barrak lors de la réunion de l’Opaep.

Le responsable koweïtien a fustigé cette approche, la qualifiant de «raciste et coloniale», affirmant qu'elle équivalait à «couper des pans importants de nos économies dans la région dont dépend notre avenir», selon un compte rendu de l’AFP.

Le ministre de l'Energie et des Ressources minérales de Jordanie, Saleh Hamid Ali Al Kharabsheh, a déclaré de son côté que «les combustibles fossiles ont joué un rôle majeur dans la réalisation des révolutions industrielles successives et resteront le pilier des marchés de l'énergie dans les décennies à venir», indique l’agence de presse qatarie.

Il a souligné en outre «la nécessité de se concentrer sur les technologies permettant d'éliminer le dioxyde de carbone de l'ensemble des chaînes de production et de consommation de combustibles fossiles, dans le cadre de la lutte contre le changement climatique, dont les effets commencent à se faire sentir dans la région arabe».

Le ministre de l'Energie et des Mines, Mohamed Arkab, a estimé que la rencontre de l’Opaep offre une occasion importante pour discuter de nombreux sujets, notamment ceux liés à la sécurité énergétique et les défis environnementaux, pour assurer une bonne répartition de l'approvisionnement énergétique, diversifier ses sources et maintenir des prix appropriés permettant de développer l’infrastructure des installations pétrolières et gazières, qui peuvent soutenir le processus de transfert d’énergie.

Le ministre du Pétrole d'Egypte, Tarek El Molla, a souligné, dans son discours, l'importance du secteur de l'énergie dans la construction de pays forts dans tous les domaines. Il a ajouté que «le nouveau défi du changement climatique nécessite de répondre aux besoins énergétiques tout en diversifiant les sources d'énergie pour inclure les énergies propres et renouvelables et l'hydrogène vert». 

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