En dépit de la guerre commerciale que les Etats-Unis viennent d’enclencher avec le relèvement des tarifs douaniers, la Chine, malgré ses difficultés économiques, a annoncé hier avoir pour cible un taux de croissance «d’environ 5%» en 2025.
Et pour cela, elle compte vraiment s’appuyer sur l’élargissement de sa demande intérieure en prévoyant de creuser son déficit budgétaire. Ces annonces ont été faites, selon l’AFP, par le Premier ministre, Li Qiang, à l’ouverture de la session annuelle du Parlement, le principal rendez-vous politique de l’année dans le pays. Bien que confrontée à la crise de l’immobilier, la deuxième économie mondiale prévoit de créer 12 millions de postes d’emploi urbains en 2025. «Nous (...) remédierons au plus vite à la faiblesse de la demande intérieure, en particulier celle de la consommation des ménages, afin que cette demande intérieure devienne la force motrice et le point d’ancrage de la croissance», note le gouvernement dans son rapport d’activité à l’ouverture, à Pékin, de la session annuelle de l’Assemblée nationale populaire. Pour soutenir sa croissance, elle a décidé en effet de faire de sa demande intérieure sa «force motrice» en 2025.
Relèvement inédit du déficit budgétaire
«Sur le plan intérieur, les bases d’une reprise économique durable et d’une croissance soute-nue en Chine restent fragiles», a, selon l’AFP, déclaré Li Qiang, pointant notamment du doigt une consommation «morose». Le Premier ministre a également annoncé un relèvement inédit du déficit budgétaire d’un point de PIB cette année, à 4%. Une mesure qui devrait offrir au gouvernement une plus large marge de manœuvre en vue de faire face aux difficultés économiques. Le président américain a imposé mardi de nouveaux droits de douane additionnels sur les produits importés de Chine.
Ces taxes, indique-t-on, devraient toucher plusieurs centaines de mil-liards de dollars d’échanges commerciaux entre les deux plus grandes économies mondiales. L’an dernier, elle a lancé toute une batterie de mesures pour inciter à la dépense. Les obstacles dressés par Trump l’ont contraint désormais à revoir sa stratégie en ayant recours à d’autres «moteurs de croissance» que les exportations.
Même si dans le même temps Pékin a pris des contre-mesures en guise de réponse par rapport aux droits de douane de Trump. Les autorités chinoises vont imposer des taxes allant jusqu’à 15% sur une gamme de produits agricoles américains, notamment le soja, le porc et le blé, à partir du 10 mars.