Exportations russes : Les prix du pétrole poursuivent leur ascension

08/03/2022 mis à jour: 19:58
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Photo : D. R.

Si des sanctions contre les exportations de pétrole de la Russie sont mises en œuvre, le pétrole pourrait grimper à 185 dollars le baril cette année, selon les analystes de JP Morgan, tandis que les analystes de Bank of America estiment que les prix du pétrole pourraient doubler, passant de 100 dollars le baril à 200 dollars le baril.

Les prix du pétrole ont culminé, hier, à des niveaux jamais atteints depuis 2008, suite aux répercussions de la crise ukrainienne qui a projeté le Brent à plus de 139 dollars le baril, soit un gain de plus de 20 dollars en quelques minutes. La référence londonienne avait clôturé vendredi au-dessus de 118 dollars. Le West Texas Intermediate (WTI) américain a atteint 130,50 dollars, les deux références atteignant leurs plus hauts niveaux depuis juillet 2008.

Le bond spectaculaire des prix constaté dès l’ouverture des places de cotation a été impulsé par la perspective de l’interdiction des importations de brut russe, brandie par les Etats-Unis. L’administration Biden envisage d’interdire les importations de pétrole russe aux Etats-Unis, sans la participation de ses alliés en Europe, du moins dans un premier temps, selon des sources citées par Bloomberg.

Des sanctions comme celles imposées à l’Iran pourraient viser les 7 millions de b/j d’exportations de pétrole de la Russie. Celle-ci pourrait, vraisemblablement, en cas de confirmation des sanctions se tourner vers la Chine, un des plus gros importateurs au monde de pétrole, pour écouler sa production.

La courbe du prix du pétrole est aussi renforcée par le blocage des pourparlers sur l’accord nucléaire de 2015 entre l’Iran et les puissances mondiales. Un accord dont la concrétisation pourrait faire baisser les prix du brut, dans le sillage de la libération de l’approvisionnement du marché en brut iranien.

Des analystes estiment, cependant, que la perspective d’un accord sur le nucléaire iranien ne parviendra pas à compenser dans l’immédiat les craintes de pénurie d’approvisionnement, car il faudra attendre – en cas d’accord – au moins la fin de l’année en cours, pour que l’Iran augmente effectivement ses exportations d’un potentiel de 1 million de barils par jour.

Si des sanctions contre les exportations de pétrole de la Russie sont mises en œuvre, le pétrole pourrait grimper à 185 dollars le baril par jour cette année, selon les analystes de JP Morgan, tandis que les analystes de Bank of America estiment que les prix du pétrole pourraient doubler, passant de 100 dollars le baril à 200 dollars le baril.

Hier, le Brent pour le règlement de mai se maintenait aux alentours de 130 dollars, progressant de 9,1% à 128,89 dollars le baril à la Bourse ICE Futures Europe, à Londres, après avoir touché 139,13 dollars à l’ouverture. Le contrat a augmenté de 21% la semaine dernière. Le West Texas Intermediate pour livraison en avril a grimpé de 8,4% à 125,39 dollars sur le New York Mercantile Exchange après avoir bondi de 26% la semaine dernière.

En plus des retombées de la crise ukrainienne, les prix du brut sont également soutenus par la fermeture de champs pétroliers libyens, ce qui a occasionné la perte de 330 000 barils par jour, a annoncé dimanche la National Oil Corporation (NOC). La Libye, membre de l’OPEP, a produit environ 1,2 million de bpj de brut en 2021.

Dans ce contexte de hausse généralisée, l’Arabie Saoudite a augmenté les prix de ses principaux mélanges de brut pour toutes les régions, à la suite de la flambée des contrats à terme sur le pétrole.

Le royaume a augmenté son brut arabe léger pour les expéditions du mois prochain vers l’Asie à 4,95 dollars le baril au-dessus de la référence qu’il utilise. C’est la plus large des données remontant à 2000.

Les prix du gaz ont également enregistré, hier, une très forte hausse sur les marchés européens. Sur le TTF néerlandais, le prix s’est envolé de 67% par rapport au prix de clôture de vendredi. 

Hier matin, les marchés ont ouvert avec un cours à 210 euros, avant de passer à 322 euros. Vendredi soir, le prix du mégawatt/heure de gaz naturel avait clôturé au prix de 192,5 euros sur le TTF aux Pays-Bas. 

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