Examen du projet de loi sur la presse écrite et électronique : Laâgab défend un texte qui vise «à pallier les lacunes»

08/11/2023 mis à jour: 18:30
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C’est dans un hémicycle clairsemé que le projet de loi relatif à la presse écrite et électronique a été débattu hier en plénière, après sa présentation par le ministre de la Communication, Mohamed Laâgab. 

Ce texte a pour objectif, selon lui, de mettre en place un cadre juridique permettant aux journalistes d’exercer confortablement leur métier et aux citoyens d’accéder à une information crédible.

 Pour le ministre, ce texte de loi vise également «à pallier les lacunes» ayant précédemment entaché les législations relatives aux médias en vue de mettre en place un cadre juridique à l’exercice médiatique. M. Laâgab a évoqué «le système de déclaration auquel est soumise la presse écrite et électronique, dans le sens où un dossier doit être soumis à l’autorité compétente, répondant aux conditions énoncées, tout en veillant à lever les obstacles bureaucratiques», ainsi que «l’obligation pour la presse électronique de se conformer à la domiciliation algérienne (dz)».

Le projet de loi, qui vise à «renforcer la pensée démocratique et pluraliste, et ce, à la lumière des évolutions technologiques que connaît le monde, tout en tenant compte de la réalité du secteur, repose sur le principe du droit à l’information, tant le droit du citoyen à accéder à l’information que le droit du journaliste à la présenter, dans le respect des religions et en évitant la propagation du discours de haine et d’autres aspects stipulés par la Constitution algérienne». 

Lors des débats, les parlementaires ont plaidé pour une presse «libre et concurrentielle». Le député indépendant Korichi Kamel a estimé qu’«il ne faut pas avoir peur des médias qui critiquent l’action du gouvernement». «Bien au contraire, une presse forte doit mettre le doigt sur le mal, doit rapporter les souffrances et préoccupations des citoyens, doit être à leur écoute et exercer son métier en toute liberté», estime le député. L’article 2 de ce projet de loi, qui exige la nationalité algérienne exclusive pour toute participation dans le capital d’une entreprise médiatique, de la presse écrite audiovisuelle ou électronique, a été critiqué par certains parlementaires. 

Le député Ahmed Rabhi a relevé «une contradiction» dans l’arsenal législatif. Il cite, à ce titre, l’exemple de la star du football Riyad Mahrez. «Le joueur Riyad Mahrez, par exemple, joue en équipe nationale (…), mais dans la nouvelle loi sur la presse, il lui est interdit de créer un journal écrit ou électronique. Il n’est pas le bienvenu ici». 

Pourtant, rappelle le député, la Constitution de novembre 2020 a «sauté le verrou» de l’obligation de détenir la nationalité algérienne exclusive qui empêchait les binationaux d’accéder à des postes de responsabilité importants dans la hiérarchie de l’Etat. Pour lui, il est «anormal» de priver les binationaux de la possibilité de créer un média en Algérie. 

Le ministre de la Communication, Mohamed Laâgab, a fait part de «sa disposition à prendre en considération toutes les propositions des députés et à modifier ce qui est nécessaire afin de parvenir à une loi globale et solide au service du secteur, à même de garantir la qualité des services médiatiques et renforcer le professionnalisme dans la pratique médiatique».
 

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