Les épreuves du Brevet d’enseignement moyen (BEM) session 2023, qui débuteront aujourd’hui, se dérouleront sous haute surveillance. Le ministère de la Justice et la Direction générale de la Sûreté nationale (DGSN) ont décidé de reconduire le dispositif antifraude tracé en 2022.
Ainsi cette année pour les examens nationaux BEM et baccalauréat, le département de la Justice a installé dans les cours de justice des 58 wilayas du pays des cellules de veille chargées de lutter contre la fraude. De leur côté, les services de la DGSN ont appelé les automobilistes et les parents d’élèves à «éviter tout arrêt ou stationnement anarchique devant les centres d’examen».
La Sûreté nationale a mobilisé ses patrouilles motorisées et pédestres afin d’assurer la fluidité du trafic et faciliter la circulation, notamment au niveau des routes et des axes conduisant vers les centres d’examen. Parmi les autres mesures mises en place par la DGSN, l’on note le déploiement de formations sécuritaires pour accompagner et sécuriser l’opération de transport des sujets et remettre les copies aux centres de collecte, et ce, en coordination avec les services compétents du secteur de l’Education nationale.
Pour prévenir et lutter contre la fraude et la fuite des sujets des examens, le ministère de la Justice a pris, en coordination avec les secteurs concernés, à savoir les services de police judiciaire et l’Organe national de prévention et de lutte contre les infractions liées aux technologies de l’information et de la communication (TIC), une batterie de mesures proactives pour prévenir et lutter contre les fuites de sujets des examens. C’est dans ce sillage qu’une cellule de veille et de suivi a été mise en place dans chaque cour sous la présidence du procureur général.
La cellule comprend également, en tant que membres, le directeur de l’éducation, le chef de la sûreté de wilaya, le commandant du groupement territorial de la Gendarmerie nationale, le chef du service régional de la Sécurité intérieure et toute autre personne concernée par cette question.
Cette opération vise, explique dans un communiqué le ministère de la Justice, à «garantir la crédibilité des examens et préserver l’avenir des élèves, particulièrement ceux candidats à des examens décisifs».
Les fraudeurs risquent de sévères sanctions. Les parquets généraux vont requérir de «lourdes peines» à l’encontre des personnes impliquées dans les affaires portant atteinte à la probité des examens, avertit le département de la Justice. L’Algérie a durci considérablement, ces trois dernières années, sa législation pour lutter contre les fraudes aux examens nationaux BEM et bac.
Les fraudeurs encourent de lourdes peines d’emprisonnement, allant jusqu’à 15 ans de prison ferme et 300 000 DA d’amende. Ces mesures répressives sont entrées en vigueur en 2020, lorsque des élèves et candidats ont été traduits en justice pour «fraude et atteinte à l’intégrité des examens».
Ainsi, selon l’article 253 bis 6 du code pénal algérien, est passible de prison d’un à trois ans, et d’une amende de 100 000 à 300 000 DA, tout individu ayant divulgué avant ou pendant les examens et concours, les sujets ainsi que les réponses des épreuves des examens finaux de l’enseignement primaire, intermédiaire ou secondaire, ainsi que les concours pour accéder à l’enseignement supérieur et les concours nationaux professionnels.
Aussi, toute personne se présentant à la place d’une autre sera passible des mêmes peines. Par ailleurs, les sanctions seront plus rigoureuses si les infractions sont commises par les personnes chargées de préparer, d’organiser ou de surveiller les examens et les concours cités plus haut.
Elles risquent, selon ce que stipule l’article 253 bis 7, de cinq à dix ans d’emprisonnement avec une amende allant de 500 000 à 1 000 000 DA. Par ailleurs, si jamais les opérations de tricherie menaient à l’annulation partielle ou complète des examens, une peine de sept à quinze ans sera appliquée ainsi qu’une amende de 1 500 000 DA aux fraudeurs.
Aujourd’hui, plus de 800 000 candidats, répartis sur 2967 centres d’examen au niveau national, vont passer les épreuves du BEM. En détail, quelque 800 061 candidats (383 084 garçons et 416 977 filles) sont attendus à ces épreuves, dont 788 705 candidats scolarisés et 11 356 candidats libres. Les épreuves s’étaleront sur 3 jours, du 5 au 7 juin, pour 9 matières en sus de la langue amazighe pour les élèves concernés.