Aux États-Unis, un ressortissant indien, Nikhil Gupta, est actuellement poursuivi pour avoir orchestré le projet de meurtre à New York d'un dirigeant séparatiste sikh, sur les ordres d'un agent du gouvernement indien, selon le ministère américain de la Justice.
Cette affaire risque de tendre les relations entre l'Inde et les États-Unis, similairement à l'impact que cela a eu sur les relations entre le Canada et l'Inde après les allégations de Justin Trudeau contre les services de renseignements indiens.
Le secrétaire d'État américain, Antony Blinken, avait déjà averti en septembre que les États-Unis étaient particulièrement vigilants face à des allégations de répression transnationale. Bien que la cible présumée à New York ne soit pas nommée par le ministère de la Justice, le Financial Times l'a identifiée comme Gurpatwant Singh Pannun, un avocat fondateur de l'organisation américaine Sikhs For Justice (SFJ). Pannun, désigné comme «terroriste» par New Delhi en 2020 et recherché pour «terrorisme et sédition», a confirmé cette classification dans des interviews antérieures.
Nikhil Gupta, âgé de 52 ans, a été inculpé à New York pour complicité de meurtre. Il a été arrêté en République tchèque le 30 juin en vertu du traité d'extradition entre les deux pays. Le ministère de la Justice précise qu'il fait face à deux chefs d'accusation, chacun passible d'une peine maximale de 10 ans de prison. Selon l'acte d'accusation, un agent du gouvernement indien a recruté Nikhil Gupta, impliqué dans des trafics de drogue et d'armes en Inde, pour assassiner la victime, offrant en échange l'abandon des poursuites pénales contre lui.
Gupta a ensuite contacté un individu qu'il croyait être son complice, mais qui s'est avéré être un informateur des services de sécurité américains. Cet informateur a présenté un prétendu tueur à gages, en réalité un agent sous couverture, à Gupta. L'agent du gouvernement indien a accepté de payer 100 000 dollars à ce faux tueur à gages lors de négociations dirigées par Gupta, dont 15 000 dollars ont été versés d'avance le 9 juin, selon le ministère.
Ces développements font suite aux accusations de M. Trudeau en septembre, impliquant les services de renseignements indiens dans le meurtre d'un autre dirigeant sikh au Canada. L'administration américaine prend cette affaire au sérieux et l'a discutée avec le gouvernement indien. Le ministère des Affaires étrangères indien a annoncé la formation d'une commission d'enquête de haut niveau en réponse aux informations fournies par Washington sur les liens entre organisations criminelles, trafiquants d'armes, terroristes et autres. Le gouvernement indien prendra des mesures en fonction des conclusions de cette commission.