Les relations diplomatiques entre l’Algérie et la France, marquées par des mois de crise, sortent de plus en plus de la zone de turbulences.
Le ministre d’Etat, ministre des Affaires étrangères, de la Communauté nationale à l’étranger et des Affaires africaines, Ahmed Attaf, a reçu, avant-hier, un appel téléphonique de son homologue français, Jean-Noël Barrot, a annoncé un communiqué du ministère, trois jours après l’entretien téléphonique entre les Présidents des deux pays.
L’entretien téléphonique entre les deux ministres intervient dans le prolongement de celui des deux chefs d’Etat, lundi 31 mars, a ajouté la même source.
Barrot doit effectuer une visite officielle en Algérie demain, à l’invitation de son homologue algérien, Ahmed Attaf. «Dans cette perspective, l’appel téléphonique a permis aux deux ministres de passer en revue les principaux dossiers auxquels les deux chefs d’Etat ont demandé que soit accordée une attention particulière dans le cadre plus large du règlement des différends qui sont venus récemment contrarier le cours normal de la relation algéro-française», a conclu le communiqué.
La visite de Barrot en Algérie a été également évoquée, avant-hier, au cours du point de presse du Quai d’Orsay à Paris. «L’idée générale, c’est d’incarner la reprise du dialogue avec les autorités à Alger et d’opérationnaliser la feuille de route» du communiqué conjoint publié à l’issue de l’entretien téléphonique entre les présidents Tebboune et Macron, a souligné, pour sa part, le porte-parole de la diplomatie française.
Échangé franc et amical
La visite de Barrot à Alger abordera plusieurs dossiers, dont «la reprise sans délai de la coopération sécuritaire», la réinitialisation immédiatement d’une «coopération migratoire confiante, fluide et efficace qui permette de traiter de toutes les dimensions de la mobilité entre les deux pays dans une logique de résultats», «la poursuite des travaux de la commission mixte d’historiens», qui est toujours à l’œuvre, «la coopération judiciaire» et les questions de coopération économique. Les deux chefs d’Etat avaient acté, lundi dernier, la reprise des relations bilatérales entre Paris et Alger, selon un communiqué commun.
«Les deux Présidents ont eu un long échange franc et amical sur l’état de la relation bilatérale et sur les tensions qui se sont accumulées ces derniers mois», avait relevé un communiqué commun transmis à l’issue de l’échange entre les deux dirigeants, dans lequel il est fait mention de la reprise de la coopération sécuritaire et migratoire entre Paris et Alger.
«Ils se sont accordés sur le fait qu’une coopération migratoire confiante, fluide et efficace permettant de traiter de toutes les dimensions de la mobilité entre les deux pays devait être immédiatement réinitiée, dans une logique de résultats répondant aux préoccupations des deux pays», selon le texte, qui acte également «la visite prochaine à Alger du garde des Sceaux» Gérald Darmanin, au nom de la «coopération judiciaire». Hocine Lamriben