Enseignement supérieur : L’appel des titulaires de doctorat et de magistère

04/05/2023 mis à jour: 01:42
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Photo : D. R.

Les titulaires de doctorat et de magistèrs continuent de se mobiliser pour faire aboutir leur revendication liée au recrutement direct.

Constitués en coordination nationale, les enseignants, souvent recrutés comme contractuels, exigent de la tutelle leur permanisation et la levée du gel des opérations de recrutement, à l’arrêt depuis presque dix ans. «Nous en sommes à notre septième année de protestation pour la reconnaissance du droit au recrutement direct aux titulaires des diplômes de doctorat et de magistère.

Nous insistons à ce que le ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique dévoile le véritable nombre de postes vacants qui existent au sein de nos universités et également les besoins réels en enseignants chercheurs, sachant que depuis 2014 aucun nouveau poste budgétaire n’a été créé à cause de la politique d’austérité adoptée par les anciens Premiers ministres, Ouyahia et Sellal», s’offusque Amar Hachemi, d’enseignant vacataire à l’UMMTO et coordinateur de la section de l’université Mouloud Mammeri de Tizi Ouzou (UMMTO) de la Coordination nationale des titulaires des diplômes de doctorat et de magister.

Pour cet enseignant les besoins réels avoisinent les 30 000 enseignants alors que le nombre de ceux qui demandent le recrutement est de 17 000 titulaires des diplômes de doctorat et de magistère.

«Il existe un PV du conseil d’administration de l’université Mouloud Mammeri (UMMTO) qui reconnaît un déficit de 1751 enseignants. Imaginez que pour une seule université le manque est de 1751, à combien il s’élèverait à l’échelle nationale ?», s’interroge le coordinateur.

Il estime que l’université «ne peut plus» continuer à fonctionner par le recours aux seuls vacataires et qu’une décision des autorités «doit permettre de régler définitivement ce problème qui n’a que trop duré».

Le ministre de l’Enseignement supérieur, Kamel Baddari a estimé que le «recrutement direct n’est pas du ressort de son département». Recevant début février des représentants des titulaires de doctorat et de magister, qui ont protesté devant le siège de son ministère, il a déclaré qu’il cherche «à trouver des solutions en fonction de ses capacités et veille à l’accompagnement des diplômés de son secteur».

L’Union nationale des docteurs et chercheurs algériens (Undca), dont les représentants ont été reçus par le ministre, détaille les mesures annoncées par le premier responsable du secteur : organisation de concours, création d’unités de recherche dans les entreprises économiques à l’instar de Sonatrach, recrutement des enseignants-chercheurs dans les différents établissements et entreprises, contractualisation partielle des chercheurs.

Les diplômés protestataires n’ont pas été satisfaits par de telles annonces. En mars, la députée du MSP Belkadi Khadidja a rendu public un projet de proposition de loi qui viserait à «régulariser» la situation des titulaires de diplômes de doctorat en suggérant leur recrutement en qualité soit d’enseignants-chercheurs au sein des universités soit de chercheurs au sein de centres de recherche.

Elle propose également la prise en charge des docteurs recrutés dans d’autres secteurs publics d’activité, administrations et entreprises.

Là aussi, l’accueil de la coordination était mitigé. «Nous, en tant que coordination nationale des titulaires des diplômes de doctorat et de magister, tout en saluant l’initiative de la députée qui pourrait effectivement constituer une solution à la grave crise que traversent les titulaires du diplôme de doctorat, injustement privés de leur poste qu’ils ont obtenu par un concours national, nous regrettons l’exclusion des titulaires des diplômes de magister, qui eux aussi ont obtenu des postes par un concours national et sont privés de leurs droits à exercer une fonction en relation avec la vocation de leurs diplômes qui sont purement académiques».

Face à l’impasse, la coordination compte interpeller les pouvoirs publics à travers un énième rassemblement devant le ministère de tutelle en début de semaine prochaine. 

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