En hommage à un artiste qui en imposait : L’intégrale de Rachid Taha réunie en un coffret

12/09/2023 mis à jour: 06:10
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«Cétoului», un coffret de 14 CD regroupant tous les albums de Rachid Taha et Carte de Séjour, est sorti le 8 septembre dernier - Photo : D. R.

Le chanteur, disparu à la veille de ses 60 ans, aura marqué la scène musicale par son génial éclectisme : s’inspirant du raï et du chaâbi, il excelle dans d’autres genres, tels que le rock n’ roll ou encore le punk. Le fils de Rachid Taha, Lyes (alias Claude P), qui a réuni l’intégralité des albums du paternel dans un joli coffret, a eu le mot bien senti : «Il a été validé par les plus grands, dans tous les styles»

Cinq années sont passées depuis la disparition du génial artiste Rachid Taha. Un coffret de 14 CD propose l’intégralité de sa dizaine d’albums et ceux de Carte de Séjour, son groupe des années 1980. Au grand bonheur de ses nombreux aficionados. Qui y butineront à leur guise.

Aux commandes de «Cétoului», son fils Lyes (alias Claude P) y met tout le répertoire du père. Il y a d’abord ses albums sortis avec ses trois autres complices, Mohamed et Mokhtar Amini, rencontrés à l’usine Thermi’x, et Jérôme Savy.

Le groupe de rock propose son premier opus «Rhorhomanie» en 1984. Il se fait connaître dans un contexte particulier marqué par la montée de l’extrême-droite, avec «Douce France», une chanson interprétée par Charles Trenet. Rachid Taha finira par voler de ses propres ailes, après la dissolution du groupe, en 1989. S’en suivra une formidable carrière solo entamée par un premier album «Barbès» (1991).

En 1998 sort «Diwân» qui compile des compositions chaâbi. Dans cet album, Taha reprend, entre autres, Akli Yahiatène, Nass El Ghiwan, mais un titre finira par asseoir sa réputation, «Ya Rayah», de Dahman El Harrachi. La même année, le musicien à la crinière fournie et au regard noir sort un album avec deux autres chanteurs raï, Khaled et Faudel. Recevant une première Victoire de la musique en 2001, il sort, en 2004, l’album «Tékitoi» avec reprise du tube «Rock the Casbah», du groupe britannique The Clash.

«Version désorientée»

«Rock the Casbah est une version désorientée (pour ne pas dire orientale). Mick Jones adore ma nouvelle version. Il trouve même qu’elle est meilleure que la version originale. Je trouve que c’est bien de faire un truc et de ne pas avoir trahi la chanson. La traduction qu’on a faite est forte aussi.

C’est une position assez radicale. C’est quelque chose d’assez politique. Une chanson actuelle... Cela arrive déjà. Il ne faudrait pas que cela continue… Brian Eno (producteur du groupe irlandais de pop-rock U2), je l’ai invité sur Rock El Casbah (produit par Steve Hillage) et aussi sur un autre titre, Dima, que j’aime bien… », note Taha, dans un entretien à El Watan (Smail K., El Watan 20/07/2010). En 2013, il sort un dernier album de son vivant : «Zoom».

Y sont compilés, là aussi, des hommages à Oum Kalthoum et Elvis Presly. En 2015, il reçoit un trophée des Victoires de la musique pour l’ensemble de sa carrière. Son album posthume «Je suis africain» est sorti en 2019. Invité de la radio France Bleu, son fils, artiste et producteur, signale qu’«avec le recul, tu te dis qu’il [Rachid Taha] a tout essayé avec les bonnes personnes.

Il a été validé par les plus grands dans tous les styles. Il s’est accompli». Né le 18 septembre 1958, à Sig (Mascara), Rachid Taha est arrivé, en France, à l’âge de 10 ans. Souffrant de la maladie d’Arnold-Chiari, diagnostiquée en 1987, il meurt, en 2018, à Seine-Saint-Denis (région parisienne), des suites d’une crise cardiaque. Il est enterré à Sig. 

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