En avertissant sur les conséquences des sanctions américaines sur l’approvisionnement : L’AIE abaisse ses prévisions de croissance de la demande de pétrole

16/01/2025 mis à jour: 23:49
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La demande mondiale devrait augmenter de 1,05 million de barils par jour en 2025 - Photo : D. R.

L’Agence qui conseille les pays industrialisés maintient ses projections d’offre excédentaire pour l’année en cours, en raison «d’une croissance de l’offre supérieure à une expansion modérée de la demande».

Dans son rapport mensuel publié hier, l’Agence internationale de l’énergie  (AIE) a révisé à la baisse ses prévisions de croissance de la demande de pétrole pour 2025.  Ceci, en avertissant sur l’impact des nouvelles sanctions américaines contre la Russie et l’Iran devant entraîner une pression accrue sur l’approvisionnement.

Selon l’AIE, la demande mondiale devrait augmenter de 1,05 million de barils par jour au cours de l’année, contre ses précédentes estimations de décembre 2024 qui s’élevaient à 1,1 million de barils par jour. L’ajustement apporté aux prévisions de décembre est justifié par «une solide performance du quatrième trimestre de 2024, qui a enregistré une croissance de 1,5 million de barils par jour, la plus élevée comparativement au même trimestre de l’année précédente».

L’Agence qui conseille les pays industrialisés maintient, par ailleurs,  ses projections d’offre excédentaire pour l’année en cours, en raison «d’une croissance de l’offre supérieure à une expansion modérée de la demande» et s’attend à une augmentation de l’offre mondiale de pétrole de l’ordre de 1,8 million de barils par jour en 2025 pour atteindre 104,7 millions de barils par jour, contre une augmentation de 660 000 barils par jour en 2024. L’Agence prévoit une domination de la production non OPEP+ avec une augmentation estimée à 1,5 million de barils par jour.

Le même rapport précise, en outre, que la production des raffineries a également enregistré une hausse d’environ 1,2 million de barils par jour sur une base mensuelle, atteignant un sommet sur 5 ans de 843 millions de barils par jour en décembre. Sur une base annuelle, la production des raffineries a augmenté quant à elle de 930 000 barils par jour «grâce à l’augmentation de la production aux Etats-Unis, au Moyen-Orient et en Afrique». L’AIE s’attend à une poursuite de la hausse de la production des raffineries en 2025 de 660 000 barils par jour.

Hausse du niveau des stocks

Le niveau des stocks mondiaux de pétrole ont, selon les mêmes estimations, connu une augmentation en novembre de 12,2 millions de barils, pour atteindre un volume de 7,65 milliards de barils. Par contre, les stocks commerciaux de l’OCDE ont diminué de 20,1 millions de barils, portant le total des stocks à 2,74 milliards de barils, soit le niveau le plus bas depuis août 2022.

Il convient de noter que ce mois de janvier a enregistré des hausses des prix du pétrole qui ont dépassé les 80 dollars le baril, sous l’effet de la vague de froid dans l’hémisphère Nord, ainsi que de l’annonce de l’application de nouvelles sanctions américaines contre l’industrie du pétrole russe et iranienne.

L’AIE avertit que ces sanctions pourraient perturber considérablement les chaînes d’approvisionnement en pétrole de la Russie et l’Iran. «Les nouvelles sanctions américaines contre l’Iran et la Russie couvrent les entités qui ont traité plus d’un tiers des exportations de brut russe et iranien en 2024», indique l’AIE, en notant maintenir pour l’instant les prévisions d’approvisionnement pour les deux pays jusqu’à ce que l’impact total des sanctions devienne plus apparent. «Mais les nouvelles mesures pourraient entraîner un resserrement des équilibres entre le brut et les autres produits», précise l’Agence.

Le dernier paquet de sanctions de l’administration américaine a répertorié plus de 160 pétroliers ayant transporté environ 22% des exportations de pétrole russe par voie maritime en 2024. La hausse des prix du brut depuis le début du mois stimulée par la vague de froid et l’annonce de ces sanctions pourrait, selon l’AIE, être tempérée par «une forte croissance de l’offre hors OPEP+, par l’alliance OPEP+ devant annuler ses réductions ainsi que par la capacité de puiser rapidement dans les stocks si nécessaire».

Le prix du baril de Brent à plus de 80 dollars

Les cours du pétrole se sont redressés hier propulsés par une demande de brut plus forte que prévue au quatrième trimestre 2024. Hier, avant midi, le prix du baril de Brent de la mer du Nord, pour livraison en mars, prend 0,36% à 80,21 dollars. Son équivalent américain, le baril de West Texas Intermediate, pour livraison en février, augmente de 0,41% à 77,82 dollars.

Les prix sont tirés à la hausse par la demande mondiale qui a augmenté au quatrième trimestre 2024, avec «le niveau le plus élevé depuis le quatrième trimestre 2023 et 260 000 barils par jour de plus que les prévisions précédentes», a indiqué l’Agence internationale de l’énergie (AIE) dans son rapport sur le marché pétrolier de janvier. Les prix ont aussi été poussés par des températures «qui se sont nettement refroidies en décembre au Canada, dans les régions du nord et du centre des Etats-Unis, dans une grande partie de l’Europe, en Russie, en Chine et au Japon», explique l’AIE.

 

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