L’Association de protection et d’orientation du consommateur (Apoce) soumet aux pouvoirs publics des propositions «susceptibles de lutter efficacement contre la spéculation sur les véhicules neufs». L’organisation réclame, à cet effet, l’interdiction de la revente de ces véhicules pour une période 18 mois.
«Nous proposons que les autorités interdisent la cession d’un nouveau véhicule pour un délai de 18 mois, à compter de la date de sa mise en circulation», a suggéré le Dr Mustapha Zebdi, président de l’APOCE, lors d’une conférence tenue, hier, au siège de l’organisation. Pour rendre effective cette proposition, les services du ministère de l’Intérieur vont émettre une instruction «prohibant toute vente et délivrance d’une nouvelle carte grise durant ladite période».
«Cette mesure n’est pas nouvelle, elle est déjà effective pour les véhicules avec licence moudjahidine (36 mois d’incessibilité pour ces derniers). Cela permettra de mettre fin à la spéculation des «semsar» (courtiers) qui inondent le marché», estime Zebdi, s’indignant que la marge bénéficiaire des spéculateurs atteigne parfois plus d’un 1 million de dinars.
Le responsable de l’APOCE considère que durant ladite période, le propriétaire peut mettre en vente son véhicule mais aux «seules agences agréées par le concessionnaire (FIAT) qui sont appelées à ouvrir des showrooms pour véhicules usagés». L’APOCE propose, pour régler les probables litiges liés aux transactions avec le concessionnaire, un «accompagnement» de la commission technique de l’organisation.
Les pouvoirs publics sont décidés à mettre un terme à la spéculation sur les véhicules neufs. Le ministère de la Justice a instruit dernièrement les notaires de refuser les transactions de vente de ces véhicules. La note adressée par la Chambre nationale des notaires à ses antennes régionales devra permettre de lutter contre la «spéculation illégale sur le marché de la vente des véhicules» et ainsi protéger «le droit du citoyen de bénéficier d’un véhicule à usage personnel et professionnel».
Le président de la Chambre des notaires, Ramdane Bougueffa, a précisé que la «mesure (est) conjoncturelle, conservatoire et provisoire». En mars dernier, le directeur général des Libertés publiques et des Affaires juridiques au ministère de l’Intérieur, Mehdi Amirouche, a indiqué que l’indisponibilité des voitures «est circonstancielle», appelant les citoyens à ne pas se «laisser entraîner» par les courtiers.
Le président de l’APOCE, M. Zebdi, a affirmé qu’il faut plusieurs années pour combler le «déficit de plus d’un million de véhicules», d’où la nécessité de «multiplier» les concessionnaires automobiles qui doivent respecter le cahier des charges des autorités.
A ce jour, seul le concessionnaire FIAT, marque italienne du groupe Stellantis, a entamé son activité en lançant la commercialisation de ses modèles, le 19 mars dernier. Pour répondre à la forte demande, Fiat Algérie a annoncé l importation entre 10 000 à 12 000 voitures par mois, à partir du mois de juillet jusqu’à la fin de l’année en cours.