Dans un registre beaucoup plus léger, il y a le feuilleton El Rbaa de Walid Bouchebbah, avec, là encore, un beau casting : Nabil Asli, Nassim Hasddouche, Hakim Zeloum, Adel Chikh, Rabii Oudjitt, Adila Bendimred, Nacer Soudani, etc.
Dans les premiers épisodes, Khaled (interprété par Nabil Asli) est un avocat venant de divorcer et qui est passé par une période difficile au point que tout un chacun le tenait pour un fou, tant il ne parlait plus à personne, pas même à sa mère, et ne sortait qu’en nocturne. Avocat paumé, il s’emmêle à chaque fois les pinceaux, et au lieu de faire obtenir à ses clients des acquittements à la pelle, bien au contraire, il les enfonce à chaque fois en leur garantissant des allongements de peine. On ne sait d’ailleurs pas, au début, s’il foire ses procès par cynisme, un pis-aller déclenché par sa dépression, ou alors, s’il est juste incroyablement incompétent.
Un beau jour, il va à la recherche de ses anciens clients, après que ces derniers eussent purgé leur peine, pour les mettre au jus d’une affaire qui pourra leur faire gagner les gros sous. On apprend alors l’existence d’Azzouz, poissonnier, marié et père de trois enfants (le quatrième est en route), en apparence honnête homme du fait de céder ses sardines à des prix modiques au grand dam des spéculateurs qui l’environnent, mais qui a été par le passé un as dans la piraterie des téléphones et autres ordinateurs. Il y a aussi Fatah, type baraqué, ancien taulard actuellement chômeur, qui s’est fait connaître des services de la police en s’adonnant à la cambriole et au vol par effraction.
Enfin, il y a Hamou, ancien pickpocket, actuellement conducteur de bus, célibataire et vivant entre le marteau et l’enclume, tant son jeune oncle maternel, un peu simplet sur les bords, lui fait voir des vertes et des pas mûres, et vivant qui plus est au crochet d’une mère qui refuse de le voir prendre épouse avant que son frère (l’oncle de Hamou) ne convole en justes noces.
En parallèle, l’histoire raconte aussi celle de Dounia qu’on veut coûte que coûte marier. Sa mère veut une demande en mariage grandiose, alors que son père, n’ayant d’yeux que pour les affaires, c’est à peine s’il se souvient qu’il doit marier sa fille. Scène tordante, quand Dounia dit à sa mère à propos de son prétendant (un illustre benêt, soit dit en passant) : «Mais je ne l’aime pas !», et cette dernière de lui répliquer : «Qu’est-ce que l’amour vient faire là-dedans ? On parle de mariage ! Tu penses que moi j’aimais ton père avant de l’épouser ?»
L’histoire va ainsi se développer au fil des épisodes, et d’autres personnages entreront en jeu à tour de rôle. Autant dire qu’elle tient en haleine les spectateurs, car, pareil à Li fat mat, les audiences enregistrées sur Youtube pour El Rbaa dépasse le million d’internautes à chaque fois.