Education nationale : Appel à endiguer le phénomène de la triche scolaire

03/06/2023 mis à jour: 03:26
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Les autorités ont déployé beaucoup de moyens pour mettre fin au phénomène de la triche scolaire - Photo : D. R.

Cet appel intervient à quelques jours du début des examens nationaux, marqués ces dernières années par des cas de fraude.

Les participants à une journée d’étude sur la «la criminalisation des actes de fraude aux examens» scolaires ont appelé, jeudi à Alger, à l’utilisation des nouvelles technologies pour endiguer le phénomène de la triche lors des prochains examens de fin de cycle.

Cet appel intervient à quelques jours du début des examens nationaux, marqués ces dernières années par des cas de fraude. Intervenant lors de cette journée d'étude, organisée par la cour d'Alger, le représentant du Pôle pénal de lutte contre les infractions liées aux technologies de l'information et de la communication (TIC), Ishak Derradj, cité par l’APS, a souligné que cette juridiction «a pris des mesures préventives et procédurales reposant sur des technologies de pointe pour lutter contre le phénomène de la triche, avant et pendant les examens de fin de cycle».

Selon lui, l'Organe national de prévention et de lutte contre les crimes liés aux TIC a mis sur pied «une commission nationale chargée d'examiner et de détecter les pages douteuses activant sur les différents réseaux sociaux avant la tenue des examens, afin d'en identifier les modérateurs et mettre un terme à leurs activités». Cette commission, composée d'officiers représentant différents corps de sécurité, de juges, et de représentants des ministères de l'Education nationale et de l’Intérieur, «intercepte les pages douteuses partageant de fausses informations sur d'éventuelles fuites de sujets», a-t-il fait savoir.

Pour sa part, le procureur général de la cour d'Alger, Moussa Othmane, a qualifié la fraude aux examens d’«acte odieux» qui «porte atteinte au principe d'égalité des chances entre les candidats aux examens, notamment de fin de cycle». «Le législateur algérien a fait face à ce phénomène», particulièrement lorsque qu'il dépasse le stade de la simple triche à une fuite à grande échelle des sujets, a-t-il souligné.

La loi prévoyait des peines «de 3 à 15 ans de prison ferme» à l'encontre des fraudeurs, a rappelé M. Othmane, a ajoutant que «ces peines sont durcies si les sujets ou les réponses des épreuves font l'objet d'une fuite à grande échelle entraînant l'annulation partielle ou totale des examens».

De son côté, Djamel Hafif, enseignant à la Faculté de droit à Alger, a affirmé que le phénomène de la triche prend de l'ampleur au sein du milieu estudiantin à travers l'usage des moyens technologiques assez développés. Il a met en avant le rôle qui incombe aux parents, appelés, selon lui, à inciter leurs enfants à adopter les bonnes méthodes de révision sans recourir à des moyens détournés.

Le phénomène de fraude au brevet et au baccalauréat a pris de l'ampleur ces dernières années, poussant les autorités à adopter des sanctions pénales pouvant aller jusqu'à quinze ans de prison pour des faits liés à la fuite de sujets d'examen.

En 2021, 31 personnes ont été condamnées à des peines allant de six mois à trois ans de prison ferme pour fraude au baccalauréat. Ces infractions, recensées dans 15 des 58 wilayas du pays, ont été détectées par l'organisme chargé de la lutte contre la cybercriminalité.

Cette année, le ministre de l’Education nationale, Abdelhakim Belaabed, a souligné «le maintien des mesures dissuasives» contre les tricheurs, par application des procédures légales, relevant le recul des cas de triche enregistrés l'année passée. 

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