Djalila Kadi-Hanifi. Ecrivaine et comedienne : «Je suis plus libre quand j’adapte au théâtre ou au cinéma à partir de textes qui ne m’appartiennent pas»

19/11/2023 mis à jour: 01:30
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Écrivaine et femme de théâtre sous le nom de Hajar Bali, elle est aussi comédienne et joue dans le dernier film de Karim Moussaoui, par ailleurs de son vrai métier professeure de mathématiques à Alger.

 

 

Propos recueillis par Chawki Amari

 

-Vous êtes au cinéma dans le dernier film de Karim Moussaoui avec votre vrai nom Djalila Kadi Hanifi mais vous êtes aussi Hajar Bali en tant qu’auteure de livres et au théâtre. Une forme de schizophrénie artistique ? 
 

Oui, je m’appelle vraiment comme ça, et Bali, c’est ma grand-mère. Je voulais utiliser ce nom, Hajar, c’est à cause de ce qu’en a dit l’écrivaine Assia Djebar, on ne va pas développer, mais c’est un hommage à ces deux femmes.
 

-Vous jouez dans un film, adapté d’un livre, et vous êtes en même temps comédienne dans ce film et écrivaine par ailleurs…

Oui, je reconnais que là, c’est un peu schizophrène ; mais pourquoi pas, je pense encore que tout le monde peut tout faire, il n’y a pas vraiment de frontières dans la vie. Dans l’écriture, j’ai commencé par le théâtre, j’ai mis en scène, j’ai même joué, et c’est à ce moment que j’ai découvert ma passion autant pour l’écriture que pour le jeu d’acteur. J’ai ensuite rencontré Tarik Teguia qui m’a proposé de jouer dans Inland, il m’a dit joue comme tu es, le personnage était une enseignante à l’université, comme moi, Tarik est comme ça, il prend les gens comme ils sont.
 

-Y a-t-il une activité préférée dans tout ça ? 

J’aime le théâtre et le cinéma, le jeu est aussi une forme d’écriture, d’ailleurs, dans le film de Karim Moussaoui, je joue un rôle qui n’existe pas dans le livre de Samir Toumi (auteur de L’effacement), donc il y a une part de mots et de vie qu’il faut inventer. 
 

-Un livre, un film en cours ? 

Oui, un livre sur la mystique, où il s’agit d’êtres maudits perdus entre mystique et anarchie, c’est un peu complexe, et un documentaire, car au cinéma, je suis plus attirée par ce genre que par la fiction, autour de la personnalité de Hussein Dey, le dernier dey d’Alger, entre la fin de l’occupation turque et avant l’invasion française, avec tout ce que cet homme rassemble comme perceptions algériennes de lui. 
 

-Pourquoi ne pas réaliser vos films à partir de vos propres livres ? 

Au fond, j’avoue que la mise en scène, ce n’est pas vraiment mon truc, et si j’adaptais mes propres livres, je collerais trop au texte, je suis trop rigide quand il s’agit de mes écrits. Il me semble que je suis plus libre quand j’adapte au théâtre ou au cinéma, à partir de textes qui ne m’appartiennent pas. 

 

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