Dilemme sur l'embargo sur le pétrole russe : La volatilité s’empare des marchés

26/03/2022 mis à jour: 03:29
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Le marché pétrolier restait très volatil hier, alors que l’Union européenne (UE) demeure divisée sur l’opportunité d’imposer un embargo pétrolier à la Russie. Les dirigeants de l’UE n’ont pris aucune décision pour limiter les importations russes de pétrole et de gaz, à la suite des réunions d’urgence consécutives de l’OTAN, du G7 et du Conseil européen de Bruxelles, en présence du président américain, Joe Biden.

Les Etats-Unis et la Grande-Bretagne, tous deux moins dépendants que l’UE du pétrole russe, ont imposé des interdictions sur le brut russe, mais la majorité des pays européens, qui dépendent fortement du pétrole et du gaz russes, sont confrontés à un grand dilemme quant à l’opportunité d’imposer des sanctions au secteur des hydrocarbures de leur voisin à l’Est.

Néanmoins, les dirigeants du G7 se sont engagés à prendre de nouvelles mesures pour réduire leur dépendance à l’égard des importations énergétiques russes, et ont appelé l’OPEP à accroître la production de pétrole.

Des sources de l’OPEP ont cependant déclaré, selon Platts, qu’une éventuelle interdiction de l’UE touchant le pétrole russe nuirait aux consommateurs et que le groupe avait fait part de ses préoccupations à Bruxelles.

L’OPEP a insisté sur le fait qu’il n’était pas de sa responsabilité d’atténuer les perturbations du marché, ce qui indique que l’alliance n’est pas prête à abandonner ses quotas de production ou à les augmenter de manière plus agressive.

L’OPEP doit rencontrer la Russie et neuf autres alliés le 31 mars pour discuter des niveaux de production de mai.

Sur le front des prix, malgré une baisse enregistrée hier en cours de cotation, les deux indices de référence se dirigeaient vers leur premier gain hebdomadaire en trois semaines.

Le Brent était sur la bonne voie pour un bond de 9% et le WTI pour une hausse de 6%, alors que les préoccupations d’approvisionnement ont soutenu le marché. Les stocks mondiaux étant au plus bas depuis 2014, les analystes estiment que le marché restait vulnérable à tout choc d’approvisionnement.

Le Brent s’échangeait aux alentours de 117 dollars le baril hier, et le brut américain West Texas Intermediate (WTI) à 110 dollars le baril, après que les deux aient chuté de plus de 2% lors de la session précédente.

Réagissant à la volatilité du marché, l’InterContinental Exchange (ICE) a relevé les marges des contrats à terme sur le Brent de 19% pour le contrat de mai, à partir d’hier. C’est la troisième hausse cette année.

Les taux de marge des contrats à terme sont augmentés lorsque les marchés sont volatils et cette décision rend les transactions plus coûteuses car elle oblige les commerçants à augmenter le dépôt qu’ils détiennent à la Bourse pour chaque contrat afin de prouver qu’ils peuvent respecter leurs obligations.

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