Développement de l’intelligence artificielle : Les initiatives se multiplient

15/01/2025 mis à jour: 19:47
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Photo : D. R.

Le recours aux compétences nationales installées à l’étranger est aussi un moyen de favoriser les échanges à l’international pour plus d’efficacité dans cette démarche de développement de ces nouveaux outils.

Les 16 et 17 avril prochain, Oran accueillera la première conférence internationale sur la sécurité cybernétique et les applications de l’Intelligence artificielle (I2CSAI 2025), et c’est à l’initiative de l’Association nationale des enseignants chercheurs algériens en collaboration avec l’université USTO-Mohamed Boudiaf que dirige le Pr Ahmed Hamou.

La même université a organisé les 11 et 12 décembre le séminaire Geosmart, un événement centré sur les applications géospatiales de l’IA qui a été présidé par la Pr Hadria Fizazi et a vu la participation de nombreux universitaires mais aussi d’autres spécialistes représentant le Centre des techniques spatiales à Oran. Ajouté à cela l’ouverture pour l’année en cours d’un concours de doctorat en intelligence artificielle supervisé par le Pr Zennaki Mohamed, et on se rend compte de la place que prend désormais le concept de l’intelligence artificielle dans les préoccupations du secteur de l’enseignement supérieur.

En réalité,  c’est la continuité de toute une stratégie initiée à un plus haut niveau de l’Etat avec notamment la mise en place d’un Conseil scientifique de l’intelligence artificielle, organe consultatif formé par des compétences algériennes à l’intérieur et à l’extérieur du pays pour promouvoir, à travers un ensemble de propositions, la maitrise et l’usage de cette IA devenue indispensable.

Ce n’est sans doute pas un hasard si la cérémonie d’installation a été présidée conjointement par les ministres de l’enseignement supérieur mais aussi celui de l’économie de la connaissance, des startups et des micro-entreprises. Il s’agit en même temps de se mettre à jour en termes de connaissances et d’adaptation des programmes d’enseignement mais aussi d’étudier les moyens pour élargir au maximum le champ de son application notamment dans le domaine de l’économie mais pas seulement.

La stratégie adoptée

Pour le premier aspect des choses, à l’échelle nationale, les autorités du pays ont pris l’initiative de créer une école supérieure de l’intelligence artificielle en parallèle avec l’école supérieure des mathématiques, l’une des disciplines indispensables pour son développement. 

Mais de manière générale, ce sont, en tout, une cinquantaine d’universités qui dispensent déjà des formations en IA, et à cela, il faudra ajouter une vingtaine de laboratoires spécialisés dans cette discipline ou dans ses applications et une trentaine de laboratoires de mathématiques. Le recours aux compétences nationales installées à l’étranger est aussi un moyen de favoriser les échanges à l’international pour plus d’efficacité dans cette démarche de développement de ces nouveaux outils.

La stratégie adoptée est multisectorielle avec un engagement réitéré à plusieurs occasions allant dans le sens d’une intégration graduelle de l’IA dans divers secteurs d’activités. «Parfois, le besoin se fait sentir quand on est confronté à certains problèmes. Par exemple, Sonatrach est confrontée à la gestion des déchets industriels.

Même avec le système numérique le plus sophistiqué, on ne peut pas les gérer de manière efficace, et la solution reste l’introduction de l’intelligence artificielle», explique Redouane Tlemsani, directeur de la maison de l’intelligence artificielle de l’USTO (voir l’entretien) estimant que dans d’autres cas, il est utile de prévoir et l’IA aide à anticiper les choses. «J’ai, ajoute-t-il, une doctorante qui travaille sur la détection des intrusions par le biais de l’IA. Cela veut dire qu’on apprend au système ce qu’il y a à savoir et c’est lui qui se charge plus tard de détecter les menaces et leur nature.»

Pour ce spécialiste, le champ d’application est vaste et peut concerner même des disciplines imprévues comme la médecine, même si là c’est restreint mais on parle quand-même de systèmes d’aide à la décision. Cependant, tout reste tributaire de la transformation numérique, une opération en cours dans plusieurs secteurs, à l’instar de celui de l’éducation dont la phase d’évaluation en est à un stade régional avant une mouture finale prévue pour le premier trimestre de l’année 2025. Une étape indispensable comme l’est la création des data-center.
 

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