Le terrorisme routier continue d’endeuiller des familles algériennes. Cette fois-ci, le drame s’est produit à Tiaret après la collision entre un bus scolaire et un camion semi-remorque. Cet accident de la circulation, qui a choqué les Algériens, a coûté la vie à deux collégiens et blessé 33 autres, dont 3 sont dans un état très grave.
Selon un communiqué de la Protection civile, le drame a eu lieu vers 12h30 à Aïn Lemsane, entre Frenda et Aïn Kermes. Le bus, qui transportait des collégiens, a été violemment percuté par un poids lourd qui roulait à une vitesse excessive. «La tragédie est survenue en raison de la conduite imprudente du chauffeur d’un semi-remorque qui a percuté un bus scolaire.»
C’est ce qu’a indiqué le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, qui a présenté ses condoléances aux familles des victimes. «L’accident a tué deux élèves innocents et fait 33 blessés, dont 3 dans un état grave. Le seul tort de ces élèves est qu’ils étaient sur le chemin pour acquérir le savoir et la connaissance», a déploré le chef de l’Etat, qui a salué l’intervention rapide de la Protection civile pour secourir les victimes de cet accident, avant que les blessés ne soient pris en charge par les structures sanitaires de Sougueur et Tiaret.
En dépit de toutes les actions engagées pour réduire un tant soit peu l’hécatombe, les accidents de la route continue de provoquer des carnages à travers le territoire national. A ce titre, le chef de l’Etat a lancé un appel pour redoubler d’efforts et prendre des mesures afin d’éradiquer ce fléau. «Nous appelons toutes les institutions et organismes concernés à intensifier les efforts et redoubler de prudence afin de lutter contre le terrorisme routier, qui a une fois de plus frappé nos enfants en plein mois sacré.» En Algérie, les accidents de la route prennent de l’ampleur.
Augmentation du nombre de décès de 4%
Leur nombre est en courbe ascendante d’une année à l’autre. Selon des experts en sécurité routière, le phénomène a évolué d’une manière fulgurante. Rien que la semaine écoulée, 10 personnes, selon un bilan de la Sûreté nationale, ont trouvé la mort et 435 autres ont été blessées dans 359 accidents de la route survenus en zones urbaines. Le facteur humain demeure, selon les données de la Sûreté nationale, la principale cause de ces accidents (96%), en raison du non-respect du code de la route et de la distance de sécurité, de l’excès de vitesse, de la fatigue et du manque de concentration au volant, outre l’état du véhicule.
En 2024, il a été recensé un peu plus de 35 000 accidents de la circulation, qui ont causé la mort de 3740 personnes, une hausse de 15,04% par rapport à 2023. Pareil, les nombres de décès et de blessés ont augmenté respectivement de 3 et 4%. Pas moins de 9000 personnes trouvent annuellement la mort sur nos routes, selon l’OMS, et entre 3000 à 4000, selon les chiffres officiels.
Pour les spécialistes, il est important aujourd’hui, pour enrayer cette spirale, d’activer le permis à points, l’aménagement d’espaces de détente au profit des conducteurs. L’on insiste également sur le fait que la signalisation et les balises fluorescentes font parfois défaut. Il faut donc y remédier, ainsi que la multiplication de campagnes de sensibilisation avec la participation des secteurs concernés.
Beaucoup d’experts recommandent la mise en place d’une entreprise publique dotée de moyens matériels et techniques conséquents pour veiller sur l’état de nos routes, dont certaines sont endommagées. Tout le monde s’accorde, en effet, sur le fait qu’il est important de trouver le moyen pour inverser la tendance. Une tendance qui aujourd’hui fait réellement peur.