Décision de Tebboune d’avancer l’élection présidentielle : Les partis politiques prennent acte

25/03/2024 mis à jour: 05:12
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Certains partis, à l’image, du RND ont salué la décision du chef de l’Etat d’organiser une présidentielle anticipée - Photo : D. R.

La classe politique continue de réagir à la décision prise par le président Abdelmadjid Tebboune d’avancer de trois mois la date de la tenue de l’élection présidentielle, qui aura donc lieu le 7 septembre prochain.

La décision d’organiser une élection présidentielle anticipée continue de susciter la réaction des formations politiques. Le Parti des travailleurs (PT) et le Front des forces socialistes (FFS) ont pris acte de cette décision.

Le secrétariat du bureau politique du PT, dirigé par Louisa Hanoune, a commenté hier, lors d’une réunion hebdomadaire, l’annonce présidentielle avançant la date de l’élection de trois mois, fixant le scrutin au 7 septembre prochain et la convocation du corps électoral au 8 juin.

Tout en respectant la liberté d’opinion de chacun, le PT «refuse de s’engager dans des interprétations susceptibles de répandre la confusion et l’incertitude». Considérant la présidentielle comme un «rendez-vous crucial», le PT dit militer pour «la réunion des conditions d’une compétition loyale entre les programmes des candidats».

Une position réaffirmée hier par le bureau politique du parti. «Le PT ne peut ignorer une aussi importante échéance électorale parce qu’elle concerne le sort du pays  d’une part, et d’autre part, parce qu’il y a un contexte mondial lourd de dangers pour l’humanité, les nations et les peuples, dont les retombées destructrices se sont confirmées dans la région du Sahel», lit-on dans le même communiqué.

La formation de Louisa Hanoune précise : «Dans ce contexte, il est apparu clairement que notre pays est directement visé dans sa stabilité et son intégration du fait des projets sionistes qui prévoient de disloquer toute la région.» S’agissant de la participation ou non du PT à ce scrutin, ce sont les instances de direction du parti qui décideront, «en prenant en considération le contexte mondial  et régional et les intérêts du peuple algérien, qui ne peuvent être dissociés de l’intégrité de la nation».

De son côté, le FFS a pris acte de la décision d’avancer la présidentielle mais se dit surpris comme tous les Algériens par cette annonce. «Nous avons été surpris par cette annonce, d’autant plus qu’aucune raison n’a été invoquée pour justifier cette décision laissant place à des interprétations et supputations», précise Hassen Ferli, chargé de communication au FFS.

Pour lui, il aurait été judicieux d’accompagner cette annonce d’un exposé des motifs. «La classe politique n’a à aucun moment été consultée ni même informée de cette décision», relève M. Ferli. Pour le plus vieux parti de l’opposition, la décision de participer ou pas à cette échéance sera prise en temps opportun par le conseil national.

«Toutes les options sont sur la table»

«Pour nous, toutes les options sont sur la table et sont discutées. Quelle que soit la position qu’adoptera en toute autonomie le conseil national du FFS, elle n’ira certainement pas à l’encontre de l’intérêt national et sera conforme aux objectifs fixés par les résolutions du 6e congrès», a-t-il précisé.

Par ailleurs, le parti Jil Jadid, présidé par Soufiane Djilali, reconnaît que la démarche est correcte puisque la Constitution permet au Président d’avancer la date de l’élection présidentielle, mais l’impératif politique aurait voulu, explique Habib Brahmia, chargé de la communication au sein du parti, que «la Présidence apporte des explications ou des éclaircissements sur les causes de l’utilisation d’une telle procédure exceptionnelle, d’autant plus que cette dernière a permis d’avancer la date de l’élection de trois mois, ce qui ne constitue pas un grand bouleversement. Nous aurions aimé que l’annonce soit faite de manière direct via un discours clair».

Comme le FFS, Jil Jadid dit «ne pas comprendre pourquoi la classe politique n’a pas été consultée, sachant que le président de la République a reçu à plusieurs reprises les présidents de partis politiques.

Cependant, pour Jil Jadid, ce n’est pas cette annonce qui «va fondamentalement bouleverser le calendrier électoral, mais se sont les conditions à mettre en place pour aller vers un scrutin qui a toute sa valeur».

Du côté du Mouvement pour la société et la paix (MSP), cette décision est «une réponse aux hypothèses sur l’éventualité de la non-tenue de l’élection présidentielle». Le parti, assure son président, Abdelali Hassani, répondra à «cette mesure de manière positive» et «sera présent en force à ce rendez-vous électoral, et ce, dans la forme et avec la manière et l’exigence qui seront fixées par le conseil consultatif qui se réunira après la fête de l’Aid».

Pour le même responsable, le MSP tend à ce que la compétition électorale «soit libre et intègre» et qu’elle constitue «une opportunité pour la concurrence et la confrontation des programmes et des idées».

Selon lui, le MSP peut, grâce à son expérience, «dégager une alternative politique intégrée avec les thèses politiques sur la scène et parvenir à la réalisation d’un partenariat politique», en vue de «contribuer à l’édification de la patrie et à la consolidation de la sécurité et de la stabilité».

Pour sa part, le mouvement El Bina, présidé par Abdelkader Bengrina, n’a pas pour l’heure exprimé sa position par rapport à cette annonce. Mais ce parti a tenu une réunion pour mettre au point les préparatifs préliminaires.

Les cadres du parti ont, selon un communiqué, débattu de la stratégie électorale à mettre en place, de l’équipe chargée de mener la campagne et toute la logistique liée à ce rendez-vous électoral. 
 

 


 

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