Dans le cas d’une baisse continue de l’offre de l’Iran et de la Russie : La Goldman & Sachs table sur un baril de Brent à 93 dollars

02/02/2025 mis à jour: 00:03
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Les traders guettent de près les décisions de Donald Trump - Photo : D. R.

La banque américaine décrit un scénario dans lequel l’Iran serait confronté à des perturbations persistantes de l’approvisionnement, tandis que la Russie subirait des revers temporaires.

La banque de courtage américaine Goldman & Sachs a revu à la hausse ses prévisions pour le prix du pétrole brut Brent pour l’année en cours et celle à venir. Dans le sillage d’une politique américaine incertaine, la Banque d’investissement s’attend ainsi à un prix moyen du baril oscillant entre 78 et 73 dollars en 2025 et 2026, contre une précédente estimation entre 76 et 71 dollars.

Un pic de 80 dollars pourrait également être atteint entre avril et mai de l’année en cours, selon les analystes de la banque.  Par ailleurs, la Goldman & Sachs a abaissé ses prévisions concernant les stocks commerciaux de l’OCDE pour les deux années 2025 et 2026. Cette baisse est justifiée par une offre de pétrole inférieure aux prévisions en provenance des pays membres de l’OPEP, entraînant une diminution de l’estimation actuelle des stocks de l’OCDE de 48 millions de barils par jour.

Aussi, dans le cas d’une baisse continue de l’offre des pays sanctionnés, respectivement, l’Iran et la Russie, le prix du baril de Brent pourrait atteindre temporairement, selon la Banque américaine, la barre de 93 dollars. Pour rappel, l’administration Joe Biden avait imposé des sanctions contre l’industrie pétrolière russe depuis le début du mois de janvier écoulé, visant à amoindrir les revenus de la Fédération de Russie comme mode de pression dans les négociations pour la fin de la guerre en Ukraine.

L’administration Trump prévoit, quant à elle, des sanctions contre l’Iran. La banque américaine décrit un scénario dans lequel l’Iran serait confronté à des perturbations persistantes de l’approvisionnement, tandis que la Russie subirait des revers temporaires.

Une situation devant exercer davantage de pression sur les marchés mondiaux du brut déjà très affectés par différentes tensions géopolitiques. «Nous estimons que le Brent pourrait temporairement monter à 93 dollars le baril dans un scénario où l’offre sanctionnée chuterait de 1 million de barils par jour de manière persistante pour l’Iran et temporaire pour la Russie», indique la note de la Goldman &Sachs rendue publique vendredi, en relevant surveiller dans les jours à venir une aggravation ou non de la situation. Les traders guettent de près les décisions de l’actuel président américain, Donald Trump, dont les déclarations continuent de désorienter les marchés.

Le locataire de la Maison-Blanche exerce, en plus de ses menaces d’imposer des droits de douane contraignants, une pression sur certains membres de l’OPEP pour les pousser à inonder le marché et faire baisser les prix du pétrole. Des analystes estiment que les manœuvres de Trump, de faire baisser les prix, pourraient s’avérer vaines, car elles affecteraient avant tout l’industrie pétrolière américaine.

De même, qu’il est peu probable que l’alliance OPEP+ ajuste ses plans de production d’ici avril pour éviter une offre excédentaire sur le marché. Les prix du Brent, durant la séance de vendredi, se sont échangés à 76,7 dollars le baril. Jeudi, Donald Trump a déclaré qu’il déciderait bientôt d’exclure ou non les importations de pétrole canadien et mexicain des droits de douane évalués à 25%. La Goldman Sachs a en outre averti que les prix du Brent pourraient chuter jusqu’à 60 dollars en 2026 dans un scénario de tarif douanier universel 
de 10%.  
 

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