Dangers des intoxications au monoxyde de carbone : Un grand défi pour la santé publique

08/04/2024 mis à jour: 06:25
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Photo : D. R.

Malgré toutes les mesures de prévention préconisées et les campagnes d’information et de sensibilisation menées régulièrement par plusieurs acteurs, dont la Protection civile, le problème demeure et constitue toujours un défi pour la santé publique.

Les intoxications au monoxyde de carbone, la lutte contre la prolifération du moustique tigre, en particulier, et la lutte contre les maladies à transmission vectorielle, en général, sont les thématiques abordées dans le dernier numéro du Bulletin épidémiologique trimestriel de l’ORS, l’Observatoire régional de la santé d’Oran (numéro 24 du mois de mars 2024).

Pour le premier cas, et on ne le rappellera jamais assez, les rédacteurs insistent sur le fait que le monoxyde de carbone (CO) est invisible, inodore, silencieux mais qui peut tuer rapidement même à faibles doses.

«Ce gaz hautement toxique résulte d’une combustion incomplète et ce, quel que soit le combustible utilisé : bois, butane, charbon, essence, fuel, gaz naturel, pétrole, propane, etc.», prévient-on au sujet de cet agent asphyxiant qui prend la place de l’oxygène dans le sang en pénétrant dans les globules rouges pour se fixer sur l’hémoglobine et empêcher ainsi l’oxygénation des cellules.

En fonction des doses ingérées, il en résulte des symptômes allant de légers à graves et qui peuvent se manifester de différentes manières, selon la gravité de la situation.

Maux de tête, nausées ou vomissements peuvent laisser place à la paralysie musculaire et à la perte de conscience, en passant par les troubles de la vision et les difficultés de concentration, etc. Malgré toutes les mesures de prévention préconisées et les campagnes d’information et de sensibilisation qui sont menées régulièrement par plusieurs acteurs, dont la Protection civile, le problème demeure et constitue toujours un défi pour la santé publique.

A l’échelle régionale, l’année 2022 a enregistré 404 cas d’intoxication dont 12 décès. La wilaya de Saïda vient en tête  avec 130 cas suivie par Relizane (55), Tiaret (50), Tlemcen (45), Tissemsilt (40), Sidi Bel Abbès (36) Oran (32), Aïn Témouchent (14) et Mascara (2).

Les 12 décès déplorés l’ont été à Tiaret (4), à Aïn Témouchent (3), à Tlemcen (2), à Mascara (2) et à Oran (1). Les circonstances liées aux intoxications sont récurrentes avec des installations d’appareils non conformes, des chauffe-eaux dans les salles de bain, l’absence de ventilation et des conduites d’aération obstruées.

L’aération, même en hiver, est fortement recommandée, en plus des gestes techniques liés à l’entretien des appareils et des systèmes d’évacuation.

Participation du citoyen

Sur le registre des risques liés à la prolifération du moustique tigre (Aedes Albopicus, dans le jargon scientifique), c’est de la participation du citoyen dans la lutte physique contre les gîtes de repos et de reproduction qu’il est question. Cette espèce invasive pouvant transmettre certaines maladies virales (dengue, chikungunya, zika) est connue pour ses capacités d’adaptation et de résistance.

D’où son expansion à travers le monde aidée, précise-t-on, par l’augmentation des échanges commerciaux et des flux des populations, migratoires ou pas, par l’urbanisation mais aussi de par l’impact du réchauffement climatique.

Le bulletin de l’ORS rappelle l’existence d’un dispositif national de surveillance et de lutte contre les arboviroses transmises par cette espèce en Algérie et qui repose sur une surveillance entomologique (branche de la zoologie qui s’intéresse aux insectes) régulière faisant intervenir le personnel de la structure communale chargée de la préservation de la santé et de l’hygiène publique et sur une surveillance épidémiologique capable de détecter précocement des cas de dengue, de chikungunya ou de zika importés.

Mais à elle seule, l’action des autorités ne suffit pas car les espaces de prolifération sont multiples et certains relèvent du domaine privé. «Il est nécessaire, note-t-on, de mettre en place une démarche collaborative entre les différents intervenants dans le dispositif et le citoyen afin d’atteindre les objectifs souhaités.»

L’usage des insecticides a montré ses limites, d’où l’adoption d’autres stratégies en intervenant à la source pour mieux contrôler les gîtes de repos et les gîtes larvaires de cette espèce afin d’en réduire la multiplication des futures générations et de maintenir ses populations à un niveau inférieur au seuil de nuisance pour les citoyens.

Là aussi, on préconise des campagnes de sensibilisation sur les réseaux sociaux, par le biais d’événements pédagogiques mais aussi dans les quartiers et, pourquoi-pas, recourir au porte-à-porte.

Des «flyers» de sensibilisation sur la nature du moustique tigre et sur la prévention et les précautions à prendre pour se prémunir contre les risques induits par cet insecte ont déjà été imprimés, et cette période du début du printemps s’y prête.

La troisième partie de la publication concerne un compte rendu de la deuxième édition de la Journée régionale d’épidémiologie et d’entomologie médicale organisée fin février dont l’intitulé générique a été «Maladies à transmission vectorielle : un défi de santé publique. Focus sur la fièvre du virus West Nile (virus du Nil occidental)».

La journée a été organisée sous l’égide de l’Institut national de santé publique, en collaboration avec l’EHU 1er Novembre. Là aussi, on apprend l’existence d’un dispositif national de surveillance du virus West Nile, mais la journée en question a concerné plusieurs intervenants de différentes spécialités.

 

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