Le président américain ne fait pas mystère de sa volonté de s’attaquer aux excédents commerciaux de l’UE en taxant les importations de produits européens.
L’Europe se retrouve vraiment au creux de la vague. Les deux piliers économiques du Vieux continent, que sont l’Allemagne et la France ; sont dans une mauvaise posture et semble affronter actuellement des vents contraires. Comme le malheur ne vient jamais seul, après la crise mondiale de la covid-19 et la guerre en Ukraine, voici venu les élections présidentielles des Etats-Unis qui ont consacré le retour tant redouté de Donald Trump.
La géoéconomie s’en ressentira forcément. Les réformes économiques dans l’Union européenne sont devenues «encore plus urgentes » avec l’élection de Donald Trump aux Etats-Unis, a, selon l’AFP, averti vendredi Mario Draghi venu présenter ses propositions aux dirigeants des Vingt-Sept réunis en sommet à Budapest.
L’ancien Premier ministre italien, qui a publié début septembre un rapport pour relancer la croissance dans une Europe qui décroche par rapport aux Etats-Unis, a déclaré que si les recommandations de ce rapport étaient « déjà urgentes», elles sont « devenues encore plus urgentes après les élections américaines».
Le président américain ne fait pas mystère de sa volonté de s’attaquer aux excédents commerciaux de l’UE en taxant les importations de produits européens. Et pour mieux se préparer à cette éventualité, l’Europe cherche à relancer sa croissance. Un document de 400 pages, selon la même source, fait état de la nécessité de consentir « des investissements massifs dans l’innovation numérique, la transition verte et les industries de défense ». Mais autant l’économie française comme allemande sont en proie actuellement à d’importantes difficultés.
Face à un déficit budgétaire de plus de 6% difficile à résorber, la France semble s’inscrire dans une trajectoire très étroite pour les quelques prochaines années. Son ex-ministre des Finances, Bruno le Maire, a été auditionné jeudi devant le sénat afin de répondre de la « dérive budgétaire ». En Allemagne, l’économie en panne, la crise politique atteint son apogée après le limogeage du ministre des Finances. Ce qui devrait aboutir à la fin de la coalition gouvernementale.En résumé, l’Europe s’enlise dans la crise et prend conscience du décrochage économique par rapport aux Etats-Unis et de sa dépendance à beaucoup d’égards envers la Chine.
Le revenu par habitant «a augmenté presque deux fois plus aux Etats-Unis qu’en Europe depuis 2000», souligne Mario Draghi. Selon l’ancien président de la Banque centrale européenne, le montant des investissements nécessaires sur le Vieux Continent se situe entre 750 et 800 milliards d’euros par an, plus que le plan Marshall des Etats-Unis qui a soutenu la reconstruction de l’Europe après la Deuxième guerre mondiale. Il s’agit là d’un immense défi pour les 27 pays de l’UE, en proie actuellement à un endettement et à des déficits budgétaires. Une déclaration commune est attendue sur ce registre.
Les dirigeants de l’UE reconnaissent «l’urgence d’une action décisive», dans un projet de texte qui reprend les principales pistes de travail mises en avant par Mario Draghi: approfondissement du marché unique, union des marchés de capitaux, mise en oeuvre d’une politique commerciale qui défende les intérêts européens, simplification réglementaire...