Cours du pétrole : Goldman Sachs table sur un baril à plus de 100 dollars en 2024

12/09/2023 mis à jour: 00:38
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La banque américaine estime que tant que l’Arabie Saoudite et la Russie maintiendront leurs décisions de réduction de la production et des exportations, le Brent poursuivra son rythme haussier - Photo : D. R.

La confirmation des réductions des deux membres de l’OPEP+ de prolonger les coupes dans leurs offres respectives jusqu’à la fin de l’année 2023 a boosté les prix pour les hisser jusqu’à 91 dollars, soit leur plus haut depuis 10 mois. Goldman Sachs s’attendait, avant ces faits, à un prix du Brent à 86 dollars en décembre 2023 et à 93 dollars à la fin de l’année 2024.

Les prix du pétrole pourraient atteindre 107 dollars, d’ici la fin de l’année prochaine, prévoit la banque américaine d’investissement Goldman Sachs.

Dans une analyse publiée la fin de la semaine écoulée, la banque américaine estime que tant que l’Arabie Saoudite et la Russie maintiendront leurs décisions de réduction de la production et des exportations, le Brent poursuivra son rythme haussier. La banque de Wall Street avait déjà prédit, dans un précédent rapport et avant l’annonce des réductions russes et saoudiennes, une hausse des prix pouvant atteindre les 95 dollars le baril.

La confirmation des réductions des deux membres de l’OPEP+ de prolonger les coupes dans leurs offres respectives jusqu’à la fin de l’année 2023 a boosté les prix pour les hisser jusqu’à 91 dollars, soit leur plus haut depuis 10 mois. Goldman Sachs s’attendait, avant ces faits, à un prix du Brent à 86 dollars en décembre 2023 et à 93 dollars à la fin de l’année 2024.

La banque américaine a revu ses prévisions et estime qu’il «existe deux risques haussiers» par rapport à ses premiers calculs. D’une part, si l’offre saoudienne est inférieure à 500.000 barils/jour, le prix du baril augmenterait de 2 dollars. Et si les réductions de l’OPEP+ se poursuivaient, les prix n’en prendraient que de la vigueur.

Goldman Sachs s’attend à une réduction plus longue que prévue en  «envisageant un scénario haussier dans lequel l’OPEP+ maintiendrait les réductions de 2023 jusqu’à la fin de 2024 et où l’Arabie Saoudite n’augmente que progressivement sa production». Suivant ce scénario, les prix du Brent culmineraient à 107 dollars au mois de décembre 2024.

Un scénario qui, selon la banque américaine, pourrait ne pas profiter à l’OPEP+. «Même si la hausse des prix aiderait l’Arabie Saoudite à équilibrer son budget et la Russie à financer sa machine de guerre, les prix du pétrole à trois chiffres pourraient inciter les producteurs de schiste américains à augmenter leur offre pour faire baisser les prix. En outre, des prix plus élevés pourraient inciter à investir davantage dans les énergies propres», avertit la Goldman Sachs dans sa note de recherche. Elle précise également que l’autre raison qui ferait que l’OPEP+ ne voudrait pas d’un pétrole à 100 dollars est «l’importance politique des prix de l’essence aux Etats-Unis».

Le président américain, indique la même analyse, ne souhaite pas voir les prix de l’essence augmenter, en particulier avant les élections. Le conseiller à la sécurité nationale, Jake Sullivan, avait commenté les décisions de réduction de l’offre saoudienne et russe en disant que «Joe Biden s’efforçait de faire tout ce qui est en son pouvoir pour faire baisser les prix à la pompe pour les consommateurs…Enfin de compte, ce que nous voulons, c’est un approvisionnement stable et efficace en énergie sur les marchés mondiaux, afin de pouvoir soulager les consommateurs à la pompe».

Goldman Sachs, qui n’a pas pris en compte dans ses calculs une réduction supplémentaire d’autres membres de l’OPEP+, dit pourtant ne pas sentir, pour l’heure, une volonté d’augmentation de l’offre de leur part. «L’OPEP+ fait preuve de fermeté face à l’avenir des prix du pétrole brut, en contrôlant l’offre mondiale. L’alliance n’est pas pressée d’augmenter la production». 

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